«Nous tirons avantage de notre taille»
Pierre Hayart, dirigeant d'entreprises dans le secteur de l'électricité, a pu verser une prime Macron à ses employés. Les entreprises qu'il dirige ont pu s'adapter rapidement pour ne pas être trop touchées par la crise sanitaire...
La Gazette : Il semblerait que le confinement vous ait moins été préjudiciable qu’à d’autres entreprises, pouvez-vous nous expliquer pour quelles raisons ?
Pierre Hayart : Notre taille nous a beaucoup aidés. Avec 120 salariés sur trois entreprises – GTI Wizernes, Blot élec et Blot littoral –, nous tirons avantage de notre différence par rapport aux autres acteurs du marché. Les gros concurrents sont revenus sur le marché après avoir fermé. On a réussi à tirer notre épingle du jeu grâce à notre faculté d’adaptation. On est entre un artisan et une grosse entreprise, en ce sens qu’on a une certaine solidité qui nous aide à passer les crises plus facilement et une véritable capacité d’adaptation, une notion de service importante. On a pu se réadapter très facilement après deux semaines environ. Nous avons une structure à taille humaine : cela fluidifie la communication avec les employés. Notre façon de fonctionner facilite la communication en interne, mais aussi avec nos clients, qui nous connaissent bien.
Avez-vous tout de même eu des problèmes liés à la crise sanitaire ?
Très rapidement, nos chantiers se sont arrêtés : le personnel craignait d’aller travailler. Avec les risques électriques, nous nous sommes dit que nous ferions mieux d’arrêter l’activité parce que les salariés n’étaient pas sereins. Toutefois, nous avons réussi à reprendre très vite avec des normes d’hygiène et de sécurité, avec des visières, du gel et du désinfectant.
Pourtant, malgré ce retard pris, vous avez tenu à remercier vos salariés à votre façon…
Oui, nous avons versé une prime Macron à tous les salariés des trois sociétés. Les procédures se sont complexifiées après 2018. Mais lorsque nous avons su que les démarches allaient être simplifiées, nous avons décidé de verser 1 000 euros aux 120 personnes qui travaillent pour nous. Notre objectif est de progresser, le secteur éprouve des difficultés de recrutement. Là, on avait la possibilité d’aider nos salariés. Et lorsqu’on leur a annoncé, ce n’était que du bonheur pour un dirigeant…
Comment voyez-vous les mois et années à venir ?
Notre carnet de commandes étant assez chargé, nous avons une bonne visibilité. Les trois sociétés sont saines. Nous formons un groupe, avec trois entreprises indépendantes l’une de l’autre. À l’heure qu’il est, c’est un peu compliqué, mais on profite encore des commandes prises avant la crise. En septembre, ce sera plus difficile, mais je ne m’inquiète pas trop pour 2020. Mon inquiétude est plus portée sur 2021. Avant la crise sanitaire, nous envisagions d’embaucher quasiment 20 personnes à plus ou moins long terme. Si on est en difficulté d’ici là, nous renoncerons à ce recrutement plutôt que d’envisager des licenciements. Mais, a priori, nous espérons profiter de la crise pour recruter des profils intéressants que nous ne pourrions pas atteindre autrement : nos concurrents vont être concentrés sur d’autres problèmes que le recrutement, ce sera une belle occasion.