«Nous sommes concentrés sur nos fondamentaux»
Depuis un an, Virginie Willaime Morel est à la tête de l’association Energic 52- 55. Créée en 2007, cette structure vise à faciliter les prises de marché des entreprises meusiennes et haut-marnaises, auprès de la filière nucléaire. L’heure est à la mobilisation. Rencontre.
Les Tablettes Lorraines : Pourquoi ce choix de vous engager ?
Virginie Willaime Morel : C’est Faouzi Doghmi, le précédent président, qui m’a appelée en me proposant de prendre sa suite. Comme dans la majorité des associations, les candidats sont peu nombreux car le poste demande de l’implication et du temps. Je me suis beaucoup posée de questions concernant ma légitimité sachant que je représente le groupement d’employeurs GE Interpro. Individuellement, je ne prends pas de risque et j’ai une liberté de parole.
Comment s’est passée cette première année ?
V.W.M : Elle a été intense ! Heureusement que j’ai pu m’appuyer sur Florence Hutin-Obara, la directrice, qui connaît tous les acteurs. On a dû repenser le mode d’adhésion face au tollé général occasionné par la décision d’indexer l’adhésion au chiffre d’affaires. Ce choix avait été pris suite à la fin des aides des deux Direccte, qui représentaient 1/4 du budget de l’association. Notre objectif était de s’autonomiser. On a donc écouté les adhérents en ne perdant pas notre objectif. Malgré ce contexte, on a continué à fonctionner normalement.
Finalement quelle décision a été prise ?
V.W.M : Une cotisation simple indexée sur le nombre de salariés (500 euros avec un plafond à 1 500 euros) a été actée. Et pour faire face à la suppression des aides annoncées de longue date de l’État, les deux GIP ont décidé de renforcer leur soutien financier. Le nombre d’adhérents est aujourd’hui croissant, passant de 111 à 118. C’est un indicateur, mais le plus important reste la satisfaction des adhérents. Huit entreprises sont en train de se certifier CEFRI (installation nucléaire) ; ce qui a été financé à 80 % par l’association. Sans Energic, elles n’auraient pas eu les moyens de s’engager dans cette démarche qualitative.
Votre présidence marque-t-elle une rupture ?
V.W.M : Non, car l’objectif reste inchangé. On doit conduire l’association vers l’autonomie financière, mais à la condition que les actions aient du sens. On a donc mis noir sur blanc nos dix actions fortes. Pour que le territoire bénéficie de retombées économiques, il faut qu’un maximum d’entreprises bénéficie de nos services. 72 % de nos adhérents ont d’ailleurs été consultés en direct en 2014.
Quel message souhaitez-vous porter ?
V.W.M : On ne souhaite plus utiliser l’expression «pollueurs-payeurs» en s’adressant aux donneurs d’ordres. En revanche, je veux pouvoir me regarder dans le miroir avec toute mon intégrité par rapport à l’enfouissement des déchets nucléaires en me disant qu’on a tout fait à terme pour être prêts à réagir. Ce sont les entreprises locales, qui doivent tirer partie de ce que l’on subit afin que nos entreprises demain aient la valeur qu’elles méritent et que les emplois soient préservés voire enrichis. On ne veut pas que ce soit des entreprises extérieures de grande puissance qui viennent ici, sur notre territoire et fassent des «one shot». On doit donc être réactifs mais les donneurs d’ordres doivent aussi jouer le jeu sachant que les PME souffrent actuellement, notamment celles issues du secteur du bâtiment. Notre rôle est donc d’être le porte-voix et d’alerter les politiques.
Quels sont les projets d’Energic ?
V.W.M : On a un souhait de devenir un vrai fonds de garantie afin de soutenir nos entreprises. Cette action a du sens. La réflexion est désormais engagée et pourrait se concrétiser à l’horizon 2016.