Nord ‑ Pas‑de‑Calais ‑ Picardie : la grande région de la logistique
Si l’on additionne les atouts des filières logistiques des deux anciennes entités régionales, on obtient la troisième région de France en termes d’entreprises et d’emplois. Une filière dynamique en plein développement qui profitera dans quelques années d’un nouvel outil avec le canal Seine‑Nord. Façade maritime, desserte autoroutière, ferroviaire et fluviale, la filière dispose également de nombreuses formations. État des lieux…
Idéalement située au coeur de l’Europe, à quelques encablures de la Belgique et de l’Angleterre, la région Nord – Pas-de-Calais – Picardie bénéficie d’une vaste façade maritime et d’un réseau fluvial élargi. Ainsi, si l’on trace un cercle de 300 km de diamètre à partir du centre de la région, on touche trois capitales (Paris, Londres et Bruxelles) et un bassin de population à fort pouvoir d’achat. La région Nord-Picardie est également drainée par un important réseau autoroutier, notamment l’A1 qui est l’axe le plus fréquenté d’Europe. “Nous avons une situation idéale et tous les arguments pour continuer à développer une filière forte”, indique Laurent Desprez, délégué général du pôle logistique régional. L’addition des deux régions offre une façade littorale étendue, de Dunkerque au Tréport. Elle permet à la région de se rapprocher des ports du Havre et de Rouen, et d’égaler le Benelux avec une façade littorale plus large. “Nord-Picardie offre un hinterland plus important, face au détroit le plus fréquenté au monde : c’est une situation assez unique dont il faut profiter.” Certains opposent cependant que le caractère rural de certains territoires est un frein au développement des échanges. Il n’en est rien, car “qui dit ruralité implique des agriculteurs et donc des coopératives agricoles qui permettent de regrouper les productions”.
De nombreuses plates-formes. Le réseau autoroutier est très dense à l’échelle de la grande Région, traversée par l’A1, l’A2, l’A16, l’A21, l’A22, l’A23, l’A25, l’A26, l’A28 et l’A29. Celle-ci est aussi irriguée par un très bon réseau secondaire de nationales et départementales. “C’est un atout indéniable pour les logisticiens : il est indispensable d’être installé à proximité immédiate des grands axes de communication”, précise à cet égard le dirigeant d’une entreprise de transport en Picardie. L’A1 traverse la région du nord au sud, comme une colonne vertébrale, et dispose d’un chapelet de plates-formes. “Delta 3 est la plate-forme multimodale la plus aboutie de France, celle de Longueuil-Sainte-Marie est la plus proche de Paris.” (qui parle ?) Entre deux, la région dispose de nombreuses plates-formes double compétence : Valenciennes, Douai, Cambrai, Saint-Quentin, Péronne. Sur ces plates-formes ou à proximité, de nombreuses entreprises (Decathlon, Amazon, Leroy Merlin, Kiabi, Toyota) s’y sont développées, d’autres viendront les rejoindre dans les mois à venir. “Elles sont de véritables espaces densification. Pour les entreprises comme nôtre, elles deviennent indispensables.” combat de la logistique est de livrer dans les temps, tout en optimisant les coûts. Aujourd’hui, ce qui fait la force de ces platesformes, c’est qu’elles offrent une double compétence. Ainsi, “l’Arrageois s’est spécialisé dans l’agroalimentaire, la logistique est dédiée”. La filière logistique s’est donc adaptée aux spécificités des territoires. Dans domaine, la France est pourtant largement retard par rapport aux Néerlandais et aux Allemands qui ont opéré un renforcement de compétence logistique et de la supply chain.
Des formations adaptées. Le développement de la filière et de l’emploi logistique passe forcément par la montée en compétences des salariés. Pour cela, la région Nord- Picardie dispose de formations supérieures. Nous avions déjà en Nord-Pas-de-Calais un master logistique à Lille, un laboratoire de logistique industrielle à Béthune, plusieurs formations privées de très haut niveau. Nous disposions également de formations à dominante logistique dans les universités du Hainaut, du Littoral et de l’Artois.” Avec la Picardie, cet éventail est dorénavant complété par deux très bonnes formations, “celle de l’INSSET de Saint- Quentin et celle de l’UTC de Compiègne”, développe Laurent Desprez. Au cTmur du parcours de formation, un campus de la logistique a pour vocation de pourvoir les besoins en main-d’Tmuvre qualifiée de la filière régionale. “Nous y formons 2 000 personnes par (an ?), du niveau CAP à celui du master.” Ce campus a également été pensé pour valoriser les métiers de la filière, leurs débouchés et en faire la pro- motion : “Je considère cet outil comme une étape, je souhaite le développer plus encore et faire grandir l’ensemble de la filière.” L’innovation fait également partie intégrante du développement de la logistique en Nord- Picardie, elle s’appuiera sur les nombreuses formations, mais aussi sur de nombreuses innovations.
Un avenir radieux. La filière logistique régionale compte près de 60 000 emplois directs, quasiment 100 000 emplois si l’on ajoute ceux qui sont induits. À l’heure actuelle, la filière se place à la troisième position au niveau national derrière Paris et Lyon. Et Laurent Desprez de préciser que “pour le Nord-Picardie, cette filière est un vecteur de performance et d’attractivité”. Mis bout à bout, les atouts des deux anciennes régions offrent de sérieux arguments. Des synergies existent déjà, notamment entre les CCI du Nord-Pas-de-Calais et celles de la Picardie : “Nous partagerons un stand commun lors du prochain SITL, le salon de la logistique de Paris.” Avec autant de paramètres en sa faveur, la filière logistique, déjà fortement développée, devrait devenir une référence à l’échelle nationale. “La filière est en fort développement, elle mise sur la mise à l’emploi de personnes peu qualifiées”, conclut Laurent Desprez. De plus, Nordistes et Picards sont réputés courageux et travailleurs : encore un argument pour assurer l’avenir de la filière !