n’ont pas encore la tête dans le(s) nuage(s)

Les sociétés françaises se convertissent encore timidement au cloud computing, l’informatique délocalisée. C’est ce que révèle une récente analyse de l’Insee, soulignant les différences et réticences des entreprises vis à-vis de cette technologie prometteuse, mais encore mal comprise.

Les sociétés françaises se convertissent encore timidement au cloud computing, l’informatique délocalisée.
Les sociétés françaises se convertissent encore timidement au cloud computing, l’informatique délocalisée.
Les sociétés françaises se convertissent encore timidement au cloud computing, l’informatique délocalisée.

Les sociétés françaises se convertissent encore timidement au cloud computing, l’informatique délocalisée.

Le cloud computing est sur toutes les lèvres mais sa définition reste parfois… brumeuse ! En effet, alors que la majorité des cadres se déclarent familiers de cette technologie, 90 % ignorent le lieu d’hébergement de leurs données, selon un récent sondage Ifop( 1) . C’est précisément là que réside la spécificité du cloud computing (informatique en nuage) désignant des services informatiques utilisés sur Internet, délivrés par les serveurs externes d’un prestataire. Ceci permet à une société d’accéder à des ressources (stockage, puissance de calcul ou logiciel) sans avoir sa structure dédiée. Une technologie prometteuse dans laquelle les entreprises françaises ne s’engagent que timidement.

La France mauvaise élève ?

D’après l’Insee( 2) , en 2014, 12 % des sociétés françaises d’au moins 10 personnes ont acheté des services de cloud computing, c’est-à-dire un niveau équivalent à celui d’outre-Rhin (11 %). Cependant, ce chiffre reste très inférieur à celui des sociétés du Royaume-Uni (24 %), d’Italie (40 %) ou encore de Finlande (51 %), détentrice du record de l’Union européenne à 28, elle-même à 19 % en moyenne. À noter que l’usage du cloud est plus répandu parmi les plus grandes entreprises. Ainsi le taux d’utilisation dans l’Hexagone (36 %) est quasi identique à la moyenne européenne (35 %) pour les structures de 250 personnes. Au niveau français, ce chiffre tombe à 14 % pour les entreprises de 20 à 249 salariés, et à 9 % pour celles de 10 à 19 personnes. Des données et un retard qui peuvent surprendre étant donné la connaissance du cloud par les cadres français : fin 2014, 90 % d’entre eux en ont déjà entendu parler et plus de la moitié savent assez précisément de quoi il est question. Cependant, il s’agit d’une connaissance superficielle : un quart des cadres interrogés pensent que les données sauvegardées dans le cloud sont transmises à des satellites et un tiers qu’il s’agit d’une application mobile pour smartphones ou tablettes. D’étonnantes inexactitudes alors même que de nombreuses entreprises françaises utilisent déjà cette technologie.

Les adeptes du cloud

Parmi ces structures consommatrices de cloud, 62 % sollicitent des services de messagerie et 61 % de stockage de fichiers. Pour répondre à ces besoins, les prestataires peuvent mobiliser des serveurs informatiques partagés (cloud public) ou des serveurs spécifiquement dédiés à un client (cloud privé). Ces derniers sont aptes à garantir un plus haut niveau de sécurité, pouvant même être personnalisé, les autres clients du prestataire n’y ayant pas accès. L’Insee note qu’en 2014, parmi les sociétés d’au moins 10 personnes utilisant le cloud, 63 % le font via des serveurs partagés (soit 7,5 % de l’ensemble des sociétés d’au moins 10 personnes), 55 % via des serveurs dédiés (soit 6,5 % de l’ensemble), et 18 % ont recours aux deux types de cloud. Cependant, même les adeptes de cette technologie constatent des limites. Par exemple, les entreprises de 250 personnes ou plus utilisant le cloud se montrent réticentes à en user davantage pour des raisons de sécurité (56 %), de localisation des données (46 %) et de législation (45 %). Par contre, pour les entreprises de 10 à 19 salariés, c’est le coût (34 %) qui arrive en tête pour expliquer la restriction à leur utilisation du cloud, suivi du manque de connaissances (34 %) puis des risques vis-à-vis de la sécurité (24 %). Ces différences de perception selon la dimension des structures se retrouvent au niveau européen et s’expliquent, selon l’Insee, par l’inégale présence de spécialistes en technologies de l’information et de la communication (TIC) dans ces entreprises. En dépit de ces obstacles, le cloud constitue un outil encore sous-estimé en France, permettant une conséquente réduction des coûts. Une technologie porteuse qui devrait encore progresser : 70 % des cadres considèrent que toutes les entreprises seront équipées du cloud d’ici quelques années.

(1)
Sondage réalisé pour Aruba Cadres & Cloud Computing, publié le 26 mars et mené en ligne du 21 au 25 novembre 2014, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population cadre.
(2)
«La timide émergence du cloud computing dans les sociétés en 2014». Insee Première n°1545 , avril 2015.