Netvigie optimise la qualité digitale des entreprises

Homme de défis avide de nouvelles technologies, Jérôme Calais a repris Netvigie en 2014, alors que l’entreprise créée par Eric D’Hem était à vendre. En quatre ans, le chiffre d’affaires de Netvigie a grimpé de 65% et la PME a élargi son offre.

Jérôme Calais a repris Netvigie en 2014, après un parcours dans l'analytics.
Jérôme Calais a repris Netvigie en 2014, après un parcours dans l'analytics.

«Quand ça tourne tout seul, je m’ennuie.» Jérôme Calais, diplômé de Centrale Lille, avoue avoir toujours eu envie de créer son entreprise sans en avoir forcément eu l’idée. CTO de Motoblouz.com pendant quatre ans, «à une période de restructuration forte», il prend ensuite la direction de Netvigie en 2014, alors composée de deux salariés. Ils sont dix aujourd’hui, à Villeneuve-d’Ascq. «C’était un challenge personnel. Il a fallu mettre en place un programme de recrutement pour avancer en R&D et en communication», explique-t-il. Les outils et l’offre de Netvigie ont été repositionnés : si, à l’origine, la PME proposait des offres plutôt destinées aux services techniques (vérification des disponibilités de services IP sur le web, accessibilité du site, performance…), à son arrivée, Jérôme Calais a élargi l’offre avec un objectif : «reproduire le parcours utilisateur sur un site et vérifier le bon état de fonctionnement selon les attentes de l’utilisateur. Il voit souvent le site comme statique, mais il y a des mises à jour très régulières. On surveille le parcours d’achat. Plusieurs heures d’indisponibilité sur un site engendrent des milliers de pertes de chiffre d’affaires. Le consommateur est de plus en plus volatile, il faut que l’optimisation du site passe par plusieurs leviers, comme la qualité graphique ou la performance».  150 clients, français et internationaux, font déjà appel à l’entreprise villeneuvoise (Disneyland Paris, Ouisncf, Pimkie, Norauto, Happy Chic…). «Nos clients ont déjà une certaine notoriété sur le web, on s’adresse plutôt aux grosses PME, ETI et administrations», confirme Jérôme Calais.

Bientôt sur le marché américain ?

Après une phase de recherche et développement de deux ans, la PME a lancé début 2018 un nouveau produit baptisé «Seenaptic». Destiné à contrôler la qualité et la fiabilité des données marketing, cet outil s’adresse aux data-scientists des plateformes d’analytics ou des réseaux sociaux. «La data est un enjeu majeur aujourd’hui. Nous travaillons à ce que nos clients aient des données qualifiées. Il faut savoir que 84% des entreprises ont déjà exploité des données qui ne sont pas qualifiées», poursuit-il. Pour obtenir des données exploitables, il faut donc un plan de marquage à jour, qui permet de référencer les informations qui doivent être collectées par les tags (ces bouts de code insérés sur les pages des sites web, ndlr). Jérôme Calais mise beaucoup sur Seenaptic pour lui ouvrir les portes de l’international à partir de 2020. «Nous sommes dans une logique de croissance raisonnée, non pas dans celle d’une start-up car nous avons une histoire de 14 ans d’existence : on grandira donc en fonction de notre activité, après l’avoir sécurisée.» Dans son parcours d’entrepreneur, le dirigeant exprime tout de même un regret : «Tout le monde est focalisé sur les start-up. Mais les entreprises qui ont déjà de l’actualité ont aussi besoin d’accompagnement. Aujourd’hui, je ne peux pas participer à certains programmes de Bpifrance, car je n’ai pas une croissance assez fulgurante. C’est dommage…»