Nette détérioration de la trésorerie des TPE et PME

Selon le baromètre «Trésorerie, Investissement et Croissance des TPE et PME» du deuxième trimestre, les 615 dirigeants de TPE et PME ayant répondu à l’enquête menée par Bpifrance et Rexecode fin avril font part d’une nette détérioration de leur trésorerie au cours des trois derniers mois.

© Cyril Papot
© Cyril Papot

Celle-ci se dégraderait encore plus sensiblement dans les prochains mois. Malgré ces tensions financières, les PME pensent pouvoir affronter la crise notamment grâce à la forte mobilisation des dispositifs de soutien qui leur sont destinés. Ainsi, seules 7% des PME jugent leurs difficultés de trésorerie insurmontables dans le contexte actuel.
La crise actuelle impacte également fortement l’investissement, attendu en net recul cette année par les chefs d’entreprise. Parmi les 81% de PME qui avaient des projets d’investissement avant le déclenchement de la crise, 31% comptent les maintenir tandis que près de la moitié envisagent de les reporter et 22% d’entre elles prévoient de les annuler.
Au total, 91% des dirigeants anticipent un recul de leur activité en raison de la crise en cours, dont 41% prévoient un recul marqué de plus de 30% de leur chiffre d’affaires annuel, reflétant la violence du choc à court terme. Les contraintes de demande sont les principaux freins à la croissance cités ce trimestre. Interrogées sur le profil de reprise, 40% des PME s’attendent à un retour rapide à la normale de leur activité, mais dont 29% sans rattrapage de leurs pertes, tandis que 59% anticipent une reprise difficile. Moins de 1% des dirigeants envisagent une liquidation de leur entreprise.
La trésorerie des PME s’est très fortement détériorée au cours des 3 derniers mois et se détériorerait encore plus sensiblement à court terme, avec 82% des PME anticipant une dégradation au cours des 3 prochains mois. La situation de trésorerie est également bien moins confortable. Notons toutefois que 10% des chefs d’entreprise la jugent encore aisée et 43% normale. Elle est difficile pour 47% d’entre eux.
Sans surprise, l’investissement est attendu en net recul en 2020 selon les anticipations des dirigeants de PME. 37% d’entre eux comptent investir cette année, contre 55% il y a tout juste 3 mois, et le solde d’opinion sur l’évolution de ces dépenses chute avec 60% de chefs d’entreprise anticipant une baisse de leurs investissements cette année. Les besoins de renouvellement et/ou de modernisation des équipements (motifs cités par respectivement 71% et 62% des dirigeants) constituent toujours le principal motif de ces dépenses.
Enfin, les conditions d’accès au crédit restent aisées, dans un contexte de politique monétaire très accommodante : seules 19% des entreprises ayant recours au crédit ont rencontré des difficultés pour financer leur exploitation courante, une proportion stable sur un an, et 17% pour le financement de leurs investissements, une proportion en légère hausse toutefois sur un an.