Mobilisation anti-bassines: Darmanin craint "des actes d'une très grande violence"

Gérald Darmanin a dit craindre "des actes d'une très grande violence" à l'occasion de la nouvelle mobilisation des opposants aux "mégabassines" dans le Poitou, où "6.000 à 8.000 manifestants" sont attendus d'ici à...

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à l'Elysée, le 26 juin 2024 © Bertrand GUAY
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à l'Elysée, le 26 juin 2024 © Bertrand GUAY

Gérald Darmanin a dit craindre "des actes d'une très grande violence" à l'occasion de la nouvelle mobilisation des opposants aux "mégabassines" dans le Poitou, où "6.000 à 8.000 manifestants" sont attendus d'ici à dimanche, dont "un millier de personnes extrêmement violentes".

"Nous attendons entre 6.000 et 8.000 manifestants dont un millier de personnes extrêmement violentes, qu'on pourrait qualifier de radicalisées", a déclaré le ministre de l'Intérieur sur franceinfo, anticipant "des actes d'une très grande violence".

Quelque 10.000 personnes, selon les organisateurs, sont annoncées de mardi à dimanche au "Village de l'eau", campement établi à Melle (Deux-Sèvres), à 15 km seulement de Sainte-Soline, où le chantier d'une retenue d'eau avait donné lieu à des affrontements en mars 2023 entre opposants et forces de l'ordre.

Ils avaient fait de nombreux blessés, "une cinquantaine de gendarmes dont certains gravement", a rappelé Gérald Darmanin, et 200 manifestants dont deux restés plusieurs jours dans le coma.

"Plus d'une centaine de militants d'ultragauche", venant de pays européens limitrophes, se sont vus prononcer une interdiction d'entrée sur le territoire, a indiqué Gérald Darmanin.

Une quinzaine de convois venus de France mais aussi de Belgique, d'Allemagne et d'Italie doivent converger à Melle.

Outre les ateliers, formations et débats, deux manifestations sont au programme: vendredi, "une grande marche populaire et un convoi de vélos" se déroulera à Saint-Sauvant (Vienne), où le chantier d'une future retenue d'eau doit démarrer en septembre.

Le lendemain, à la Rochelle (Charente-Maritime), les organisateurs appellent "à prendre kayaks, paddle et autres bateaux gonflables" pour bloquer le port agro-industriel "dans une ambiance de carnaval".

Comme à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), la Ligue des droits de l'Homme (LDH) a annoncé qu'elle déploierait des observateurs, au nombre d'une cinquantaine cette fois, membres des Observatoires des libertés publiques et des pratiques policières de Poitou-Charentes et d'une dizaine de villes en France.

"Ils et elles observeront et documenteront le déploiement et l'action des forces de police et de gendarmerie mobilisées", a précisé la LDH dans un communiqué, soulignant que ces personnes "clairement identifiables" par leur tenue "ne sont pas des manifestants" et "feront preuve d'une totale neutralité" dans leur mission.

Après le rassemblement de Sainte-Soline, la LDH avait dénoncé "un usage immodéré et indiscriminé de la force" de la part des gendarmes, qui avaient tiré plus de 5.000 grenades lacrymogènes en moins d'une heure et demie sur les manifestants au plus fort des affrontements.

Dans un rapport très détaillé, la LDH avait aussi mis en cause des entraves au secours des blessés, fermement démenties par les autorités.

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