Michel Lalande veut «créer des dynamiques positives»

Directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, Michel Lalande, 61 ans, a pris ses fonctions à Lille le 4 mai. L'occasion de présenter sa «marque de fabrique» et ses priorités.

Michel Lalande a pris ses fonctions de préfet de région et de préfet du Nord le mercredi 4 mai.
Michel Lalande a pris ses fonctions de préfet de région et de préfet du Nord le mercredi 4 mai.

 

 

D.R.

Michel Lalande a pris ses fonctions de préfet de région et de préfet du Nord le 4 mai.

 

Ma marque de fabrique, c’est les mains ouvertes, les mains tendues − il en a été ainsi partout où je suis passé −, et non les poings fermés. La République, c’est d’abord l’union, la cohésion, l’unité, la fraternité. Je suis quelqu’un de proximité, d’accessible, qui privilégie le terrain au bureau. On ne gère bien que ce que l’on connaît, on ne connaît bien que ce que l’on voit de près. Je serai présent aux côtés des élus, de la société civile, de la région et de l’ensemble de ses habitants. Je représenterai l’État dans toutes ses missions. Je veillerai à servir l’intérêt général que j’appelle le progrès (hors la division, la démagogie)

Enjeux de sécurité. Michel Lalande, 61 ans, a retrouvé les habits de préfet de région qu’il avait déjà portés en 2008 (La Réunion) et en 2012 (Basse-Normandie), avant de rejoindre le ministère de l’Intérieur, d’abord comme secrétaire général en juin 2014, puis comme directeur du cabinet du ministre en janvier 2015. Un passage qui l’a assurément marqué humainement et dans ses responsabilités, ne serait-ce qu’à l’entendre évoquer “les grands enjeux de maintenant et à plus long terme”, à savoir les dossiers sécurité, les questions migratoires, jusqu’à l’Euro 2016 (avec deux stades, Lille et Lens, retenus dans la région) qui “se présente sous un autre jour que la Coupe du monde 1998“. “La menace terroriste est extrêmement présente, le nier serait irresponsable. Elle nous oblige à rehausser les mesures de sécurité, Les attentats ont influé notre regard et nous obligent à revisiter l’offre de sécurité à mettre en place. On aurait tort de penser que cette menace est moins forte ici qu’ailleurs.” Alors, “comment concilier sécurité et fête ? C’est notre métier“…

L’autre dossier sur lequel le nouveau préfet de région a manifesté à la fois fermeté et humanité a été celui de la question migratoire et des camps de migrants. Il a réaffirmé la présence de l’État qui sera à la fois “intransigeant sur la sécurité des camps” et “ouvert“. Refusant “l’inhumanisation d’une vie sans issue, sous des bâches. Il faudra bien que nous entrions dans un projet partagé, apaisé où les migrants vivent dans des conditions décentes“, se fixant, bien au-delà de l’enjeu de maîtrise des flux migratoires, celui de contrôler, de vérifier, de garantir des conditions de prise en charge décentes.

Enjeux d’aménagement du territoire. Au-delà de ces enjeux de sécurité qui ont souvent été son quotidien, Michel Lalande a aussi mis l’accent sur “les enjeux d’aménagement du territoire qui sont essentiels” pour le ministère de l’Intérieur, avec des “attentes plus structurelles pour l’économie, les territoires, notre société“. La première de ces attentes porte “sur la réussite de cette réforme territoriale” à laquelle il entend “donner une âme, un sens“. “Je ferai en sorte que très vite se créent des dynamiques positives qui ne se manifesteront que si on sait créer une bonne corrélation entre la vision stratégique de l’échelon régional et la proximité qu’attendent notamment les habitants de cette région.” On sent le canal Seine-Nord, “opportunité stratégique”, mais aussi sujet d’emploi, de développement économique, de formation professionnelle, parmi ses sujets d’engagement au même titre que la cohésion sociale, l’emploi marchand, l’emploi aidé, la politique de la ville… Les dossiers ne manquent pas dans la région dont il a salué “pour quelqu’un qui revient, les profonds changements“. De fait, entre 1977 et 1978, il a étudié à l’Institut régional d’administration à Lille et au milieu des années 1990 conduit le projet de création de l’Ecole nationale des techniciens du ministère de l’Equipement à Valenciennes. Il n’a pas oublié “la longue tradition industrielle qui continue à s’y exprimer, la place du secteur tertiaire à très forte valeur ajoutée et et celle du monde agricole avec ses difficultés“.

La Région Nord – Pas-de-Calais – Picardie aura bien besoin des “dynamiques positives” que Michel Lalande entend lui amener, lui qui a volontairement choisi et préféré un métier territorial et le service de l’État.