Mers-les-Bains profite du Village préféré des Français

Mers-les-Bains, célèbre pour son incroyable secteur sauvegardé de villas Belle époque, est arrivée en deuxième position lors de l’émission de France 3 présentée par Stéphane Bern le 11 juillet dernier, derrière la méditerranéenne Collioure. Nous nous sommes rendus sur place pour savoir si un impact touristique s’est fait sentir.

Des touristes et des sportifs plus nombreux

Gérante de Villa Savoie, une boutique de vêtements, accessoires, bijoux de créateurs, Claire Renault se frotte les mains : « J’estime avoir fait un chiffre d’affaires supérieur d’environ 25 %, assure t-elle. Il y a eu énormément de monde. Les gens disaient bien qu’ils venaient visiter suite à la diffusion de l’émission. Ils étaient là pour la journée. Ils faisaient la route depuis Beauvais, Amiens, grâce notamment aux billets de train à un euro, de région parisienne, de Belgique. »

A deux pas, Muriel, qui tient le dépôt-vente Le Troc est beaucoup moins positive : « Juillet a été calme. On a bien travaillé du 1er au 15 aout. Depuis, c’est mort. Les gens m’ont parlé de l’émission mais sans plus. » Un bilan qui rejoint les données statistiques de l’office de tourisme de la communauté de communes des Villes Soeurs. Parmi les éléments à retenir, une fréquentation stable avec une baisse en juillet et une augmentation la première quinzaine d’août. Les étrangers, autour des 20 %, sont plus nombreux avec en trio de tête : Belges, Allemands et Hollandais puis Anglais, Italiens, Suisses et Espagnols. Quant aux réservations de dernière minute, elles ont encore été très nombreuses.

L’activité surf a fait le plein 

Gérant de Glisse Sensations Mers, Théo a fait le plein. Et pour cause, la commune a été labellisée « ville de surf » en avril dernier, une première dans les Hauts-de-France, qui a attiré les familles : « Nous avons quadruplé le nombre de créneaux de surf, confie t-il. La commune est idéale pour ce sport. La plage est exposée ouest nord et elle est enclavée dans la falaise. Il n’y a pas de bâches. Les vagues ne meurent pas dedans. Quand on sait surfer ici. On peut surfer partout car c’est assez sportif. »
Il a pu compter sur quatre salariés et en attend un cinquième pour la saison prochaine. Son club de sports nautiques de glisse propose aussi du stand up paddle, du kayak, de la pirogue, du wingfoil, de la planche à voile.

Le bar de plage, La belle plage, est dans sa troisième saison. Leslie Couprie, sa gérante, confie : « Début juillet a été compliqué à cause de la météo. Mais depuis mi-juillet, c’était la folie. On est très fatigués. Mes 19 salariés ont enchainé les heures supplémentaires. Je ne sais pas si c’est déjà des répercussions de l’émission de télévision. Nous avons une belle clientèle locale, fidèle. Nous avons aussi beaucoup de Hollandais et d’Allemands. Cette saison n’a rien à voir avec celle de l’an dernier !»

Jonathan Caron a repris l’hôtel restaurant Le Bellevue / Beau rivage il y a un an. Il l’a rebaptisé L’itinérance. Après avoir obtenu un Bip gourmand au Michelin, il espère décrocher sa première étoile en mars prochain. En attendant, il tire un bilan très contrasté de la saison 2024 : « L’hôtel a été occupé à 35 % en juillet et à 62 % en août, dresse t-il. Politique, mauvaise météo et conjoncture économique sont les principales responsables. Du côté du restaurant gastronomique, c’est la catastrophe. Heureusement, mon offre est diversifiée avec le bistrot Arya, ouvert depuis deux mois et demi. Il a très bien fonctionné, ce qui montre que les clients connaissent des problèmes de pouvoir d’achat. »

Grâce au Village préféré des Français, des touristes, qui ne connaissaient pas la belle commune de la côte picarde, ont franchi la porte de son bistrot. Comme tous ceux qui vivent du tourisme, il espère que l’effet va perdurer pour l’arrière-saison…