Santé au travail

Dans l'Oise, Médisis anticipe l’évolution législative

Le service de santé au travail de l’Oise, Médisis, renforce ses actions de prévention, conformément aux orientations du projet de loi actuellement à l’étude. Et se prépare à une situation de mise en concurrence.

Vincent Desjonquères, président de Médisis et son Directeur général Mathieu Lallemant sont prêts à relever les défis de la future loi sur la prévention santé au travail.
Vincent Desjonquères, président de Médisis et son Directeur général Mathieu Lallemant sont prêts à relever les défis de la future loi sur la prévention santé au travail.

« Jusqu’à présent, à quelques rares exceptions près, les différents services de santé au travail se partageaient les entreprises en fonction de leur implantation géographique. Demain, avec la nouvelle loi qui sera probablement adoptée à la rentrée, n’importe quel service de santé pourra intervenir n’importe où », s’inquiète Mathieu Lallemant, Directeur général de Médisis. Pour anticiper cette situation de concurrence, l’assemblée générale de Médisis, réunie le 24 juin dernier, a présenté ses axes de développement lui permettant de se différencier. « Tout d’abord, le projet de loi exige désormais une certification complémentaire à l’agrément, renouvelable tous les cinq ans. Nous avons nommé un chef de projet et créé une équipe en interne pour mener à bien ce processus de certification, qui dure environ un an et demi avant sa validation par un organisme extérieur », détaille le Directeur général. Cette certification conforte notamment la relation avec les adhérents, que Médisis a toujours privilégiée : elle sera encore consolidée par la mise en place d’une cellule « relation adhérent/ client » pour mieux encadrer l’accompagnement des entreprises adhérentes.

L’accent sur la prévention

Le rôle de prévention des services de santé au travail devient fondamental. Déjà en 2020, le pôle "prévention" de Médisis a connu une hausse d’activité de 8% : les 14 professionnels de santé de ce pôle ont effectué des visites dans 813 entreprises de moins de 50 salariés, notamment pour l’évaluation des risques professionnels, avec l’ajout du Document Unique Covid, mais surtout pour l’accompagnement à la reprise d’activité avec la mise en place des mesures barrière. Un axe essentiel de la démarche de prévention de l’entreprise identifié par le projet de loi concerne la prévention de la désinsertion professionnelle et le maintien dans l’emploi.

Une cinquantaine d’adhérents étaient présents à l’assemblée générale de Médisis à la Maison de l'emploi et de la formation à Beauvais.

Médisis est l’un des rares services de santé au travail en France à disposer d’un service social : composé de trois assistantes sociales, il accompagne chaque année plusieurs centaines de salariés sur des problématiques souvent très complexes, séparations, demandes de logements, aide à la gestion du budget familial, addictions… Autre disposition du projet de réforme, les médecins du travail, en sous-effectif, pourront désormais déléguer davantage de tâches aux infirmiers Santé Travail. « Tout en poursuivant autant que possible le recrutement de médecins, nous embauchons des infirmiers que nous formons à ces missions », souligne Mathieu Lallemant. Rappelons que Médisis compte aujourd’hui 22 médecins du travail, chacun d’entre eux s’entourant d’une équipe pluridisciplinaire, et 13 infirmiers Santé Travail. Enfin, pour renforcer sa proximité avec les entreprises du territoire, Médisis a développé une offre de téléconsultations, au sein d’importantes entreprises ou dans des lieux neutres (hôpital et maison médicale) au profit des TPE/ PME du Vexin et de Picardie Verte. L’associatio peut ainsi garantir les quatre missions indispensables pour répondre à une stratégie globale de prévention : préserver la santé physique et mentale des travailleurs, surveiller leur état de santé, améliorer les conditions de travail tout en diminuant les risques professionnels et participer à la veille sanitaire.