Médecins du Monde s'alarme d'une "dégradation nette" de la situation des sans-abri

Médecins du Monde (MDM) s'est alarmé mardi d'une "dégradation nette" de la situation des personnes à la rue, faisant état d'au moins deux sans-abri décédés à Paris début janvier et appelant le...

Une personne sans-abri dort sur un trottoir à Paris, le 8 janvier 2024, alors que les températures nocturnes sont négatives © Alain JOCARD
Une personne sans-abri dort sur un trottoir à Paris, le 8 janvier 2024, alors que les températures nocturnes sont négatives © Alain JOCARD

Médecins du Monde (MDM) s'est alarmé mardi d'une "dégradation nette" de la situation des personnes à la rue, faisant état d'au moins deux sans-abri décédés à Paris début janvier et appelant le gouvernement à "prendre la mesure de l'urgence".

Un homme de 50 ans, qui était à la rue depuis une vingtaine d'années, est décédé le 2 janvier à l'hôpital. Un autre homme, âgé de 60 ans et depuis 10 ans à la rue, est décédé le 9 janvier place de la République. 

"La rue tue, la rue rend malade, on lance une alerte pour que ces décès cessent, c'est un choix politique de laisser des personnes à la rue", a déclaré à l'AFP Guillemette Soucachet, coordinatrice du programme "Pas de santé sans toit" à Médecins du Monde.

"Il y a vraiment une dégradation très nette de la situation", ajoute-t-elle. "Tout cela nous inquiète énormément, notamment dans le contexte de la loi immigration" qui, en restreignant notamment le versement des prestations sociales pour les étrangers, risque de conduire "plus de gens encore à la rue".  

Pour la coordinatrice MDM, "on est vraiment sur une pente descendante."

"On a vraiment le sentiment que le gouvernement ne prend absolument pas la mesure de l'urgence de la situation", ajoute Guillemette Soucachet, déplorant notamment l'absence de nomination à ce stade de ministre du Logement au sein du gouvernement Attal.

Interpellé mardi à l'Assemblée nationale sur la question des sans-abri, le Premier ministre a mis en avant "les 550.000 personnes sorties du sans-abrisme", "le doublement" du parc de l'hébergement d'urgence porté "à 200.000 places" et le déblocage récent de 120 millions d'euros supplémentaires face à l'épisode de grand froid.

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