Installé à la Haute-Borne à Villeneuve d'Ascq
MC2 Technologies, l'infiniment petit au service de la sécurité
Spin off de l'IEMN (Institut d'Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie) de l'Université de Lille, MC2 Technologies est une pointure dans son secteur : la maîtrise des hyperfréquences dans les domaines de la défense, de la sécurité et des télécommunications. Seule en France sur ce marché, elle puise sa croissance avec son coup d'avance sur les innovations.
Contraction de «Microwave Characterization Center», MC2 Technologies a été co-fondée par Christophe Gaquière, PhD en électronique et son doctorant Nicolas Vellas, en 2014. «À l'origine, MC2 Technologies était une société de services à haute valeur ajoutée : nous analysions les composants pour en faire de l'expertise dans les domaines du spatial, de l'industrie et des télécommunications» explique Christophe Gaquière.
Si
ce domaine d'activité reste encore l'une des expertises de
l'entreprise, elle a depuis largement étendu ses activités vers des
solutions de sécurité : lutte anti-drones, lutte contre les engins
explosifs improvisés radiocommandés et détection d'objets cachés
sur les personnes.
Un
rayonnement et une concurrence internationales
Sur
le territoire national, MC2 Technologies travaille avec le ministère des Armées, le ministère de l'Intérieur, etc... «Notre
concurrence n'est pas en France mais aux Etats-Unis, en Australie, en
Israël... Nous sommes face à des mastodontes de plusieurs centaines
voire milliers de collaborateurs. Notre seule façon de réussir,
c'est d'être sans cesse innovants. Nous devons toujours avoir
plusieurs années d'avance.»
Brouilleurs de drones, amplificateurs de puissance, caméras de détection passives... Utilisés par exemple sur des zones de guerre, certains produits de MC2 Technologies permettent de cibler les drones malveillants et d'ensuite, déclencher les protocoles de sécurité pour brouiller les communications. «Si on fait une analogie, les hyperfréquences sont un peu comme une oreille très sensible qui va détecter un signal de drone à des kilomètres. A titre d'exemple, un téléphone portable émet 900 Mhz et nous, on analyse des ondes pouvant aller jusqu'à plusieurs GHz» explique Christophe Gaquière.
La
PME propose aussi une solution contre les engins explosifs
radiocommandés : le robot détecte les engins (un bagage abandonné
par exemple), génère un brouillage et empêche la communication
entre le déclencheur et son dispositif explosif improvisé, tout en
offrant un rayon de protection autour de l'utilisateur.
L'IA
pour analyser et considérer la menace
Pour
rester à la pointe de la technologie, MC2 Technologies investit
entre 10 et 15% de son chiffre d'affaires en R&D, à l'image du
MM-Imager, une caméra passive et en temps réel, capable de détecter
sans rayonnement tout type d'objet caché sur un individu : «Notre
corps émet naturellement des ondes. Quand il y a un objet entre la
peau et les vêtements, ces ondes sont modifiées. Nous sommes les
seuls au monde à avoir développé cette caméra passive qui nous a
demandé 10 ans de développement. Nous voulons promouvoir les
solutions française à l'international.»
Ce système a d'ailleurs été labellisé par les autorités françaises comme une solution innovante et devrait permettre de sécuriser les JO et Paralympiques d'été 2024 à Paris, comme elle a permis de sécuriser le sommet du G20 en 2016, la gare de TGV de Shanghai, le métro de Pékin, etc. À la clé, des contrôles plus fluides mais aussi l'évitement de la fouille corporelle, sans aucun danger pour les personnes puisque la technologie utilisée possède des capteurs brevetés sans émission d'ondes.
Pour
l'instant, impossible d'installer ce type de produit en France avec
les réglementations éthiques. «Un
amendement à la loi doit être proposé pour permettre à ces
équipements d'être utilisés. Les JO ont été le déclencheur du
changement de réglementations.»
Objectif
: 200 salariés d'ici 4 à 5 ans
Depuis la Haute-Borne à Villeneuve d'Ascq, MC2 Technologies affiche un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros pour 80 collaborateurs, essentiellement des ingénieurs. «L'an dernier, nous avons recruté 25 personnes, à la fois des techniciens, des opérateurs, des ingénieurs, des docteurs... D'ici 4 à 5 ans, nous prévoyons d'être plus de 200 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 40 à 45 millions d'euros» ambitionne Christophe Gaquière.