Maude in France prêche pour un pôle d’excellence cuir

Maude in France, atelier spécialisé dans le travail du cuir et des textiles made in France de Bouxières-aux-Dames, vient de déposer un dossier pour les Trophées de l’Encouragement organisés par le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. Objectif : tenter de bâtir un véritable écosystème local de la filière cuir.

Maude Vanobberghen de Maude in France vient de candidater au Trophées de l’Encouragement avec un projet de pôle d’excellence du cuir.
Maude Vanobberghen de Maude in France vient de candidater au Trophées de l’Encouragement avec un projet de pôle d’excellence du cuir.

Le cuir, c’est sa matière ! Le local, son ADN. L’écoresponsabilité, sa quête ultime ! Maude Vanobberghen, pilote de Maude in France cogéré avec son acolyte Nadège Fuhrmann, foisonne de projets dans son atelier artisanal de Bouxières-aux-Dames. Entre deux retouches, confection et création, la cheffe d’entreprise vient de déposer un dossier de candidature aux Trophées de l’Encouragement. Organisés par le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, ils visent à mettre en valeur les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Pour y participer, il lui valait une ligne directrice, un projet viable. Petit plan à la main, elle dévoile son projet de pôle d’excellence de la filière cuir dans la région. Des cellules personnalisées pouvant accueillir différents artisans, un atelier commun avec la mise à disposition de matériels en mode collaboratif, un espace d’expositions et de vente. «Dans la région, nous sommes aujourd’hui une vingtaine d’artisans à travailler le cuir. Nous sommes éparpillés sur le territoire mais un fort potentiel est présent. C’est toute une filière locale qui existe», assure celle qui s’est formée au métier de sellier-garnisseur aux Compagnons du Devoir.


Déconsommation et relocalisation

Elle affiche plusieurs années d’expérience dans le travail du cuir. Piqueuse sur cuir, prototypiste en bagagerie, patronnier, elle a enchaîné les expériences en Belgique (son pays natal) puis chez les voisins ch’tis de Villeneuve-d’Ascq avant d’arriver en Lorraine pour travailler dans une entreprise de chaussures orthopédiques. En mars 2021, elle crée sa propre entreprise avec Nadège Fuhrmann histoire de vivre de sa passion et travailler ses matières nobles à sa façon. L’économie circulaire est loin d’être un concept pour Maude Vanobberghen «c’est une nécessité.» Dans une approche écologique et éthique où déconsommation et relocalisation font figure de proue, elle défend farouchement les savoir-faire locaux. En décembre prochain, elle (re)participera avec deux maroquiniers (Alérion de Lunéville et l’Ursidé de Brin-sur-Veille) et l’artisan sellier-harnacheur Antélia de Dieulouard au marché de Noël de Pont-à-Mousson (du 7 au 24 décembre) dans un chalet commun dédié au travail du cuir. «C’est par ce genre de manifestation que nous pouvons participer à mettre en avant les artisans locaux de notre filière.» Un véritable collectif des métiers artisanaux du cuir semble commencer réellement à se mettre en place.