Martinique: l'heure du jugement pour Rodrigue Petitot, figure critiquée de la lutte contre la vie chère

L'heure du jugement pour le "R": le tribunal correctionnel de Fort-de-France rend sa décision vendredi concernant la figure critiquée du mouvement contre...

Rodrigue Petitot (c), président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le 16 octobre 2024 à Fort-de-France, en Martinique © Philippe LOPEZ
Rodrigue Petitot (c), président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le 16 octobre 2024 à Fort-de-France, en Martinique © Philippe LOPEZ

L'heure du jugement pour le "R": le tribunal correctionnel de Fort-de-France rend sa décision vendredi concernant la figure critiquée du mouvement contre la vie chère en Martinique,

, jugé pour "menaces et actes d'intimidation" à l'encontre du préfet local.

La procureure Odile de Fritsch a requis contre le leader du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) "une peine qui ne sera pas inférieure à 30 mois d'emprisonnement, dont 15 maximum" avec sursis, assortie d'un sursis probatoire de deux ans et d'un maintien en détention.

Il est reproché à M. Petitot de s'être introduit sans autorisation avec trois autres militants dans la résidence préfectorale le 11 novembre, en marge d'une visite ministérielle, et de s'en être pris verbalement au représentant de l'Etat, Jean-Christophe Bouvier.

"C'est le procès de l'atteinte à l'autorité de l'Etat", a cinglé jeudi la procureure dans son réquisitoire. "Il s'agit d'une rébellion en réunion parfaitement constituée".

"Je ne reconnais pas être auteur de violation de domicile. Je suis arrivé, la barrière était ouverte", a soutenu Rodrigue Petitot devant le tribunal.

Le visionnage durant l'audience d'images de la caméra de surveillance et de plusieurs vidéos de l'incident a permis de confirmer ce point.

"On veut incarcérer le symbole de la vie chère", a lancé le quadragénaire à la barre mardi, au premier jour de son procès.

Des manifestants s'étaient massés mercredi, comme la veille, devant les grilles du tribunal, en soutien au leader du RPPRAC.

Voix qui porte, tatouage dans le cou, Rodrigue Petitot s'est fait connaître pour ses "punchlines", lancées sur les réseaux sociaux et lors de blocages de supermarchés pour dénoncer les prix de l'alimentaire, en moyenne 40% plus chers que dans l'Hexagone.

Les trois autres militants mis en cause dans l'incident seront jugés le 31 mars.

Dans un dossier différent, Rodrigue Petitot avait été reconnu coupable début décembre d'intimidation à l'encontre de maires de Martinique et condamné à dix mois de prison ferme aménageable.

Des émeutes ont éclaté à plusieurs reprises ces derniers mois en Martinique, île des Antilles où les denrées alimentaires sont en moyenne 40% plus chères que dans l'Hexagone, selon l'Insee.

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