Marseille renouvelle son partenariat avec les furets pour chasser les rats

La ville de Marseille mise sur le recrutement de furets pour se débarrasser des rats qui envahissent ses parcs, avec une nouvelle expérimentation de cette méthode "douce et écologique" qu'elle espère pérenniser d'ici...

Un furet au square Paul Mélizan lors d'une opération de prédation écologique pour déloger les rats de leurs terriers, le 22 octobre 2024 à Marseille © MIGUEL MEDINA
Un furet au square Paul Mélizan lors d'une opération de prédation écologique pour déloger les rats de leurs terriers, le 22 octobre 2024 à Marseille © MIGUEL MEDINA

La ville de Marseille mise sur le recrutement de furets pour se débarrasser des rats qui envahissent ses parcs, avec une nouvelle expérimentation de cette méthode "douce et écologique" qu'elle espère pérenniser d'ici l'été 2025, a annoncé la municipalité mardi.

Dans le square Paul Mélizan, dans un quartier résidentiel du sud de la ville, Nuit et Mûre, deux furets attelés à la tâche pourchassent sans relâche des rats. 

Ces prédateurs naturels des rongeurs se faufilent dans les tunnels où résident les rats, les forçant hors de leur cachette et dans les mailles d'un filet installé tout autour de la zone. 

Au bout de 30 minutes, Alexandre Raynal, l'éleveur de furets et dirigeant de Raynal Environnement en a déjà neutralisé trois grâce à ce procédé de "prédation écologique".

"Une fois que le rat se coince dans le filet, je le capture avec l'aide de mon père", qui travaille en binôme avec lui, raconte l'homme qui gère un élevage d'une vingtaine de furets. 

Les bêtes sont ensuite rassemblées dans un bidon où elles seront euthanasiées par gaz.

C'est la deuxième fois que la ville met à contribution des furets pour lutter contre la prolifération des rats dans la cité phocéenne. 

La première période d'essai, en 2022, avait permis d'éliminer "entre 100 et 150 rats" dans quatre parcs, explique Aïcha Guedjali, conseillère municipale en charge de la lutte contre les nuisibles. 

"Cette méthode fait disparaître au minimum 90% de la population de rats dans un secteur précis", affirme Alexandre Raynal, qui rappelle que cette technique de dératisation remonte au Moyen Âge.

Agnès Blangeard, résidente du quartier, salue cette initiative.

Cette retraitée de 78 ans croise des rats qui se faufilent entre ses jambes chaque fois qu'elle se rend à la boulangerie. "On les laisse passer et puis on passe après, mais on préfère qu'il n'y en ait plus", lance-t-elle.

Selon les estimations de Mme Guedjali, la deuxième ville de France abrite au moins 1,5 million de rats dans ses rues ou ses sous-sols et égouts.

"Une femelle est capable de mettre au monde jusqu'à 2.500 rats au cours de sa vie", souligne Alexandre Raynal.

Les furets seront déployés au cours de la semaine dans le square Mélizan et un autre parc, deux sites d'infestation "où il y avait des besoins urgents", détaille Mme Guedjali. 

Si ces nouveaux essais s'avèrent concluant, la municipalité prévoit de lancer d'ici l'été 2025 un appel d'offre pour pérenniser le projet. 

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