Implantée à Lys-lez-Lannoy

Manugreg, un maillon essentiel pour les géants de l'agroalimentaire

Spécialisée dans la fabrication de pièces de machines agroalimentaires, Manugreg a parcouru du chemin depuis sa création en 1999. Aujourd'hui reconnue comme l'un des leaders français sur ce marché de niche, l'entreprise lyssoise travaille pour des géants de l'industrie agroalimentaire, pour qui un convoi exceptionnel vient notamment de prendre la direction de la Belgique. Cette commande jamais réalisée par le passé témoigne de l'attractivité de cette PME familiale bien ancrée sur son marché.

Grégory Danel, fondateur et dirigeant de Manugreg.
Grégory Danel, fondateur et dirigeant de Manugreg.

Après un parcours de formation en chaudronnerie et soudure, et fort d'une expérience professionnelle dans ce secteur, Grégory Danel se lance dans l'entrepreneuriat. «Je connaissais parfaitement le métier pour avoir monté pendant plusieurs années ce type d'installations dans de nombreux groupes industriels. Je connaissais également tous les clients. J'ai donc décidé d'ouvrir ma propre entreprise», raconte le dirigeant, originaire de Roubaix. L'aventure débute en 1999 dans sa ville natale. «Nous étions implantés sur un site de 800 m² à Roubaix, mais nous avons dû pousser les murs face à la demande.» Manugreg déménage à Lys-lez-Lannoy en 2012 sur un site de 4 000 m². La PME prend alors son envol.

Au fil des années, Manugreg voit son carnet de commandes se multiplier et son effectif augmenter. «Nous sommes passé de 5 à 20 salariés», confie le dirigeant qui ne souhaite pas dévoiler le chiffre d'affaires de la société.

Conception de pièces sur mesure

Manugreg confectionne tous types de pièces pour machines agroalimentaires. Cela peut aller de petites cuves en inox à des échangeurs de pompes à vide d'un mètre de long, jusqu'à des filtres à manches de 20 tonnes comme en témoigne la dernière commande (lire encadré). «Nous réalisons du sur-mesure pour nos clients, cela représente plus d'une centaine de commandes par an», glisse le patron. La durée de fabrication varie en fonction des pièces. Du bureau d'études pour traiter les plans à la découpe laser, les pièces passent ensuite par les étapes de formage, d'assemblage et de soudure. «Le métier a énormément évolué. Avant, nous réalisions par exemple le traçage à la main, aujourd'hui tous les plans des pièces sont informatisés

Manugreg travaille pour des géants de l'industrie agroalimentaire à l'image de Lesaffre et Lactalis.

Lesaffre, Lactalis, Blédina...

Manugreg figure parmi les trois acteurs français positionnés sur ce marché de niche. «Nous avons réussi à nous faire un petit nom sur ce secteur», confie le dirigeant qui ne cache pas être en concurrence avec des sociétés portugaises et d'Europe de l'Est. «Néanmoins cette concurrence s'affaiblit car il y a une véritable volonté de réindustrialiser la France ces dernières années», explique le dirigeant. Les clients de Manugreg ne se concentrent pas seulement dans les Hauts-de-France mais partout en France et en Belgique. Parmi eux, on retrouve des géants de l'agroalimentaire à l'image de Lesaffre à Marcq-en-Baroeul, Blédina à Steenvoorde ou encore le géant laitier Lactalis.

Recrutement de soudeurs et chaudronniers

Face à la flambée des prix du métal et de l'inox, Manugreg a adapté ses prix au marché. «Nous avions peur d'un ralentissement, mais ce n'est pas du tout le cas. La demande n'a pas diminué car les grands groupes agroalimentaires n'ont pas le choix : ils doivent mettre en conformité leurs installations et investir dans leurs usines», résume le dirigeant.

Si la PME n'est pas impactée par des problèmes de ravitaillement de matières premières, elle est cependant touchée par une pénurie de main-d'oeuvre. «Nous recrutons des soudeurs et des chaudronniers, mais il n'y a pas de candidats», regrette le chef d'entreprise. En croissance de 10% par an depuis plusieurs années, Grégory Danel souhaite continuer à faire évoluer l'entreprise, former son personnel et atteindre les 25 collaborateurs. Le dirigeant a également l'intention d'investir dans un nouveau bâtiment, davantage éloigné de la ville cette fois.

Un convoi exceptionnel à destination de Lactalis en Belgique

C'est une étape clé dans l'histoire de Manugreg. Une commande d'un filtre à manche en inox de 20 tonnes, 6 mètres de diamètre et 20 mètres de long a été expédiée vers une usine belge du géant laitier Lactalis. «Il s'agit de la plus grosse commande jamais réalisée par l'entreprise. Il a fallu quatre mois pour fabriquer ce module de quatre filtres à manche. Cette commande représente environ la moitié du chiffre d'affaires de l'année», indique fièrement le dirigeant. Ces pièces permettent entre autres de récupérer toutes les particules qui pourraient s'évaporer dans l'atmosphère. Ce contrat a été remporté par le bureau d'études TGE à Evreux avec qui travaille étroitement Manugreg. Cinq camions ont pris la route de la Belgique pour transporter ces pièces colossales. Un convoi exceptionnel qui n'est donc pas passé inaperçu du côté de Lys-lez-Lannoy.