Territoires
Malgré les crises, Rives de Moselle réaffirme ses ambitions
La conjoncture économique fragilise nombre de budgets locaux. Pourtant, les élus des territoires avancent dans leurs projets pour faire perdurer l’attractivité de leur périmètre géographique. Exemple avec la Communauté de communes Rives de Moselle, espace de 20 communes fédérant plus de 50 000 habitants.
Les 25 points à l’ordre du jour du conseil communautaire de la Communauté de communes Rives de Moselle, déroulé ce jeudi soir, à Hagondange, a inscrit les débats et les orientations budgétaires 2023 dans un contexte de transitions. On les connaît : elles sont écologique, financière et citoyenne. Chacun de ces mots pris individuellement dévoile des enjeux majeurs et des défis immenses à relever. La tâche se complexifie pour les élus des territoires quand leurs arbitrages et décisions en découlant doivent se faire à l’heure où l’inflation est à un niveau jamais vu depuis plus de 30 ans. Les budgets locaux sont fragilisés. À court et plus long terme. Pourtant, les projets, les investissements, ne peuvent être stoppés, tant pour l’attractivité des territoires que pour le bien vivre ensemble et le lien social qui lie les habitants des villes et des villages. Cela est valable tant pour le rural que pour l’urbain.
Un réseau de transport en commun
Ainsi, sous l’égide du président de l'intercommunalité, Julien Freyburger, il a été rappelé, l’autre soir, les fondamentaux qui vont guider les mois à venir, dans une année qui ne sera pas un long fleuve tranquille «ainsi, le budget 2023 de Rives de Moselle poursuivra et amplifiera les engagements prioritaires de la collectivité. Rives de Moselle confirme ses objectifs bas-carbone, avec la promotion de la sobriété énergétique, l’accélération de l’éco-rénovation du patrimoine bâti, mais aussi ses engagements partenariaux pour accompagner les projets de réseaux de chaleur et de promotion d’une mobilité décarbonée. Rives de Moselle s’engage en effet pour une mobilité durable.» La prise de compétence «Mobilités» vise au développement des alternatives à la voiture individuelle : des réflexions avec les intercommunalités voisines sont engagées, mais aussi par le renforcement de la place des modes actifs, notamment par l’aménagement de nouveaux tronçons des voies douces, les aides à l’équipement en vélos. Avec cette ambition : «l’objectif à moyen terme est bien de disposer d’un réseau de transport en commun, interconnecté aux territoires pour offrir à nos administrés et entreprises des possibilités de déplacement autres que le tout-voiture.»
Des équilibres à trouver
Ces grandes orientations, parmi de nombreuses autres, constitueront le socle du projet de territoire de Rives de Moselle en cours de finalisation. Si à ce stade de la prospective, une évaluation du niveau des épargnes est proposée, il n’en demeure pas moins que des tendances lourdes se dégagent : la stagnation des recettes de fonctionnement, la part des ressources sur lesquelles Rives de Moselle peut agir étant de plus en plus limitée car portant marginalement sur la fiscalité et principalement sur les produits des services ; la progression des dépenses courantes plus rapide que celle des recettes, sous l’effet de l’inflation et de la crise énergétique. Aussi, la prospective poursuit les objectifs suivants : «la maîtrise de l’évolution des dépenses de fonctionnement, ce qui doit conduire à prioriser les actions à engager et autofinancer celles-ci par recherche de subventions ou réaffectation de crédits, le maintien d’un service public de qualité. Il s’agira également de consolider la recherche de subventions, en fonctionnement comme en investissement, pour permettre à la fois la réalisation des projets (programme de 63 880 K€ d’investissement jusqu’à la fin du mandat), contenir la dette et améliorer l’épargne nette.»
Le Projet Alimentaire Territorial, enjeu fort
Dans le cadre du plan d’action de son Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET), la Communauté de communes Rives de Moselle souhaite mettre en œuvre des actions en faveur de l’agriculture, des circuits courts et des produits locaux et biologiques. À ce titre, un projet alimentaire territorial lui permettrait de mettre en œuvre ces actions de façon globale, en s’entourant de différents partenaires, et en abordant simultanément les dimensions économique, environnementale, sociale et de santé publique liées à l’alimentation sur son territoire intercommunal. Ainsi, Rives de Moselle va se porter candidate au nouvel appel à projets, lancé dans le cadre du Programme National pour l’Alimentation (PNA), pour permettre notamment l’émergence de nouveaux projets alimentaires territoriaux. Un diagnostic alimentaire peut notamment être subventionné par ce programme, permettant à la collectivité d’affiner les actions qu’elle envisage pour son territoire, telle sera la première démarche en la matière.