Conjoncture

Malgré la crise immobilière, Amiens reste une ville attractive

Après un cycle très dynamique, le marché de l’immobilier amiénois a été touché, comme l’ensemble du pays, par un recul des transactions. Malgré tout, les prix baissent peu.

Mathieu Berly, fondateur de l’agence Sainte-Anne Immo. @Aletheia Press/ DLP
Mathieu Berly, fondateur de l’agence Sainte-Anne Immo. @Aletheia Press/ DLP

Dans la continuité de 2021, le secteur de l’immobilier a connu une année exceptionnelle en 2022 avec l’enregistrement en France de 1,13 million de transactions. Une dynamique qui a également profité à la métropole amiénoise. « Après cette phase importante de mobilité, nous sommes entrés dans une période de crise, début 2023, marquée par une forte inflation », se souvient Mathieu Berly, fondateur et gérant de l’agence Sainte-Anne Immo à Amiens.

Une déflagration mondiale qui a entraîné une brutale hausse des taux d’intérêt. Associée à une remontée du taux d’usure - taux maximal auquel un prêt peut être accordé-, celle-ci a provoqué un durcissement sans précédent des conditions d’accès aux prêts immobiliers. « Nous avons assisté à un réel de blocage du marché immobilier. D’un côté, les vendeurs n’étaient pas prêts à baisser leur prix et, de l’autre côté, les octrois de crédit étaient de plus en plus compliqués », ajoute-t-il. 

Une situation qui a mécaniquement provoqué une baisse des transactions, un allongement du temps de vente. S’y est ajoutée, l’apparition de vraies difficultés chez les professionnels. « Certaines agences ont fermé, d’autres sont passées en full digital pour faire des économies. On note également une baisse du nombre de mandataires indépendants », confie Mathieu Berly.

Amiens reste une ville attractive pour les acquéreurs. @Somme Tourisme/ F.Leonardi

Vers une stabilisation du marché

Si les prix amiénois ont connu une légère baisse, celle-ci n’est pas suffisante pour redresser le marché, estiment les acteurs locaux. « Si les taux d’intérêt augmentent, il faut que les prix s’ajustent. C’est une nécessité », assure l’agent immobilier. Il relève que les acheteurs ont perdu entre 40 et 50 000 euros de capacité d’emprunt. « Concrètement, acquéreur, qui pouvait acheter un bien de 90 m2, doit s’orienter aujourd’hui sur un logement de 70 m2 », pointe Mathieu Berly, qui reste cependant optimiste.

« Nous sentons que nous sommes sortis de l’œil du cyclone, il y a des signaux positifs comme le regain d’intérêt des acteurs bancaires pour le crédit immobilier. La problématique des taux d’usure est derrière nous et les taux d’emprunt ne devraient plus connaître de hausse massive comme ces derniers mois », confie gérant de l’agence Sainte-Anne Immo. Lequel a fait le choix de travailler en réseau avec des courtiers et des partenaires bancaires pour offrir un accompagnement global à ses clients.

Amiens, une ville attractive

Certains quartiers ont aussi su tirer leur épingle du jeu comme à Sainte-Anne, Saint-Acheul ou Saint-Honoré, où la demande est supérieure à l’offre. « Les biens avec trois chambres et un extérieur sont très demandés. Il n’y a quasiment pas eu de baisse de prix sur ce type de logement », souligne Mathieu Berly. Autre source de satisfaction : l’attractivité grandissante de la ville. Avec sa position géographique idéale et sa qualité de vie, Amiens attire de nouveaux habitants.

« La liaison TGV est aussi un élément clé pour certains acquéreurs, propriétaires occupants comme investisseurs », observe Mathieu Berly. Si la liaison Creil-Roissy a connu de nombreux rebondissements, l’annonce par le sénateur Franck Dhersin d’un engagement financier de l’Europe pourrait accélérer la concrétisation du projet. « L’arrivée de cette liaison aurait forcément un impact pour l’immobilier local »,prédit-il.