Ordre des avocats du barreau de Nancy

Maître Frédéric Berna, bâtonnier : «l’avocatator»….

L’avocat pénaliste nancéien, Maître Frédéric Berna, est le nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Nancy. Dans un climat houleux pour l’univers de la justice, «l’avocat des avocats» comme il se définit, entend défendre, faire valoir et reconnaître cette profession dans l’expectative à l’instar de l’ensemble des professionnels de justice.

Frédéric Berna, avocat pénaliste nancéien, est le nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Nancy. Un poste déjà exercé entre 2018 et 2019.
Frédéric Berna, avocat pénaliste nancéien, est le nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Nancy. Un poste déjà exercé entre 2018 et 2019.

Il rempile pour un deuxième bâtonnat ! Depuis le 1er janvier, l’avocat pénaliste nancéien Maître Frédéric Berna est le nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Nancy (fonction qu’il a déjà exercé entre 2018 et 2019). Pendant deux ans, il sera de nouveau le porte-voix des quelque 370 robes noires nancéiennes (auxquelles s’ajoutent une quarantaine d’avocats honoraires), le défenseur d’une profession qu’il a épousé depuis plus de vingt ans et qu’il a «dans l’âme.» C’est l’une des raisons qui l’ont poussé à reprendre cette fonction pour un mandat de deux ans. «Deux ans, c’est court et à la fois prenant car l’implication entraîne une hausse de votre activité de plus de 50 %. J’avais également plusieurs chantiers, même s’ils ont été plus que poursuivis par mes prédécesseurs, que je souhaite poursuivre.» Exemple typique : la création d’une Maison de l’Avocat adjacente à la nouvelle cité judiciaire annoncée à Nancy du côté de l’ancien site Alstom dans le quartier Oberlin (à l’horizon 2026). «Il est indispensable que les avocats soient intégrés au sein des cités judiciaires comme c’est le cas à Nancy aujourd’hui mais il faut que cela continue. Un tribunal, c’est un lieu de travail aux spécificités majeures et il faut que les magistrats, les greffiers, les avocats, puissent exercer ensemble dans les meilleures conditions pour garantir aux justiciables une justice de qualité.» Justice de qualité ! L’un des étendards de Maître Berna. Mi-décembre, à l’instar de l’ensemble des corporations des professionnels du droit (magistrats, greffiers, huissiers, fonctionnaires du justice), le barreau nancéien s’est fortement mobilisé, de nouveau, pour lancer un cri d’alarme sur l’état de la Justice aujourd’hui en France.


«La Justice en France est malade»

«Cela fait vingt ans que j’exerce la profession d’avocat et vingt ans que je vois la situation se dégrader. La Justice en France est malade et les maux nous les connaissons, c’est ce manque cruel de moyens. Le problème, ce ne sont pas les professionnels et les personnels car aujourd’hui c’est grâce à leur implication que le système tient encore. Aujourd’hui nous sommes arrivés à un point de rupture qui pourrait aboutir tout simplement à une implosion.» Les dernières annonces d’augmentation budgétaire de la part du gouvernement ou encore le lancement des États généraux de la Justice (genre de Ségur du secteur) apparaissent plus que dérisoires pour le nouveau bâtonnier (et la quasi-totalité des professionnels de l’univers judiciaire). «Ce sont des choix politiques à prendre autrement, nous pourrions aboutir à une privatisation du système judiciaire. C’est cette justice-là, celle qui ne permet pas aux faibles de gagner contre les forts que nous souhaitons ?» Dans cette chaîne, aujourd’hui plus que grippée, le rôle de l’avocat se veut primordial. «L’avocat est avant tout le conseil de son client mais cela va bien au-delà, nous sommes les vigies de l’état de droit et de la démocratie. La première chose que font les dictatures, c’est de supprimer les avocats.» Des avocats «qui sont la seule profession du droit à pouvoir accompagner, défendre, sur tous les problèmes juridiques. C’est le partenaire indispensable», notamment dans l’univers entrepreneurial. «C’est le conseil indispensable du chef d’entreprise et au barreau de Nancy, nous avons cette force d’avoir toutes les spécialités et compétences nécessaires ! Aujourd’hui la responsabilité civile et pénale des dirigeants d’entreprises, de toutes tailles, sont de plus en plus exposées. Il n’y a pas que les dealers qui peuvent aller en garde à vue. Le pénaliste, que je suis, accompagne de plus en plus de chef d’entreprise.» Surtout aujourd’hui dans le climat actuel. Reste à avoir les moyens pour continuer à le faire dans l’optique de rendre une justice de qualité et démocratique.


Pour une Maison de l’Avocat à Nancy

Une Maison de l’Avocat adjacente à la future cité judiciaire de Nancy ! C’est l’un des objectifs affichés du nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Nancy. «Il est indispensable que les avocats continuent à être physiquement intégrés au sein de la future cité judiciaire. C’est une condition indéniable pour permettre que le travail avec les autres maillons de la chaîne judiciaire puisse aboutir à une justice de qualité.» Un important travail de communication est également annoncé sur l’image réelle de l’avocat encore trop souvent victime de stéréotypes.