Maisons et Cités passe à l’action avec les entreprises du territoire

Le programme engagement pour le renouveau du bassin minier comprend tout un volet rénovation de l’habitat minier. Le groupe Maisons et Cités a présenté son plan d’investissement de 3 milliards d’euros sur 10 années aux dirigeants des entreprises du bâtiment du territoire.

Alain Neveü, délégué interministériel en charge du dossier ERBM est là pour veiller au grain et contrôler les actions mises en place sur le terrain. ©ACT'STUDIO
Alain Neveü, délégué interministériel en charge du dossier ERBM est là pour veiller au grain et contrôler les actions mises en place sur le terrain. ©ACT'STUDIO

Signé il y a un peu plus de deux ans à Oignies par Bernard Cazeneuve, l’Engagement pour le renouveau du bassin minier (ERBM) est un programme ambitieux qui vise à métamorphoser le territoire minier sur les dix années à venir. Le programme ERBM est désormais passé dans une phase d’action, avec la récente présentation par le groupe Maisons & Cités de son programme de rénovation. En effet, 23 000 logements miniers seront rénovés (environ 90% pour Maisons et Cités et 10% pour SIA) ; dans le même temps, près de 5 000 maisons neuves seront construites. Si quelques opérations ponctuelles ont déjà été réalisées sur le bassin minier qui s’étend de Béthune à Valenciennes, pour tenir les objectifs annoncés, le bailleur social a besoin de passer à une phase plus active en mobilisant les entreprises susceptibles d’intervenir sur les chantiers de rénovation.
À l’appel de Maisons & Cités, en partenariat avec les deux principales fédérations professionnelles du bâtiment, la FFB et la CAPEB, une réunion de présentation du programme de rénovation s’est tenue dans les salons du stade Bollaert-Delelis. Présentation à laquelle plus de 200 dirigeants d’entreprises régionales ont répondu. «Nous avons besoin de vous, comme vous pouvez avoir besoin de nous», a lancé Dominique Soyer, directeur général du groupe Maisons & Cités, en guise d’introduction.

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Les dirigeants ont été nombreux à répondre à l’invitation du groupe Maisons & Cités. ©ACT’STUDIO

Rénovations énergétiques

Pour trouver les entreprises qui interviendront sur les chantiers de rénovation, des appels d’offres seront lancés. Le bailleur social veut jouer la transparence par rapport à la procédure et inciter les entreprises à s’engager à ses côtés dans une relation gagnant-gagnant. Le groupe Maisons & Cités va investir 3 milliards d’euros sur dix ans, à raison de 330 millions d’euros par année dans ce programme de rénovation. Sur la période 2019-2029, l’enjeu est de taille et consiste à rénover énergétiquement 23 000 logements des cités minières, au rythme de 2 300 logements par an, dont 300 à 250 rénovations lourdes. «Cela représente quasiment le double de notre activité habituelle», selon le directeur général du bailleur social. Maisons & Cités estime à 85 000 € le montant moyen des rénovations. Trois à six mois de travaux seront nécessaires pour chaque logement. Il s’agit d’améliorer la performance énergétique, d’obtenir au minimum l’étiquette C et, si possible, de tendre vers la norme BBC rénovation. «Nous allons pour cela traiter les logements de différentes manières en fonction de leur état et des éventuelles rénovations qui ont déjà été effectuées sur certains d’entre eux.» De la simple amélioration de l’isolation à la reconfiguration complète de certains logements, tout sera revu (isolation, ventilation, mode de chauffage) pour que la facture énergétique de ces maisons, souvent qualifiées de passoires énergétiques, soit divisée par trois ou quatre. De l’aveu d’Alain Neveü, le délégué interministériel en charge du programme ERBM, «il s’agit d’un véritable enjeu social : ça doit permettre d’améliorer le pouvoir d’achat des locataires». 

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Dominique Soyer, directeur général du groupe Maisons & Cités a donné les grandes lignes du programme de rénovation des 23 000 logements en rapport avec l’engagement pour le renouveau du bassin minier. ©ACT’STUDIO

Clause d’insertion

Le but de la réunion d’information était également de permettre aux entreprises d’anticiper, afin d’être prêtes à intervenir dans les rénovations thermiques avec une main-d’oeuvre qualifiée. D’ailleurs, sur ce point précis, «l’État souhaite mettre en place une démarche qualité pour vérifier que les performances énergétiques sont bien atteintes, par des contrôles externes et des autocontrôles», a précisée Alain Neveü. Le bailleur social souhaite aussi simplifier la procédure d’appel d’offres afin de permettre à toutes les entreprises, mêmes les plus petites, d’y répondre, incitant notamment les entreprises à se regrouper pour répondre de manière plus globale aux différents marchés. S’il y a un point sur lequel le groupe sera intransigeant, c’est celui de l’insertion. Dominique Soyer l’a confirmé : «Nous souhaitons que les entreprises fassent travailler des personnes au chômage ou en insertion par le travail.» Le programme, qui s’étendra sur dix ans, doit profiter avant tout aux habitants du territoire. Quant aux travailleurs détachés, Olivier Danna, le président de la FFB, est ferme : il n’en veut pas sur le territoire. Le plan de renouveau du bassin minier s’annonce comme une aubaine pour les entreprises, à condition qu’elles trouvent les ressources nécessaires pour se positionner. Notons que les rénovations ne vont pas se limiter aux logements, mais concernent aussi des quartiers entiers afin de les rendre attractifs.

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Les enjeux sont importants, 23 000 logements miniers vont avoir le droit à des travaux d’isolation. Ici la cité minière de Pecquencourt qui a déjà fait l’objet de rénovations.