Maisons de Mode ouvre une nouvelle page de son histoire

Né en 2006, l'incubateur-accélérateur des créateurs de mode prend un nouveau virage. À peine un mois après son arrivée, le nouveau président de Maisons de Mode, Philippe Nzimour, a d'ores et déjà présenté les grandes lignes pour les trois années à venir. Tour d'horizon des futurs projets.

 Philippe Nzimour, propulsé à la tête de Maisons de Mode, sonne comme un nouveau tournant dans le développement de l’association implantée parallèlement à Roubaix et Lille. Directeur d’Esmod depuis 22 ans, le styliste-modéliste figurait déjà parmi le conseil d’administration de la Maison avant d’en prendre les rênes il y a quelques semaines. «Maisons de Mode est une jolie pépite qui ne demande qu’à se transformer en joyau», déclare le nouveau président. Son ambition : «Faire de Maisons de Mode une marque rentable de référence pour les créateurs et rayonner à l’international». Pour y parvenir, Philippe Nzimour entend s’entourer de professionnels parisiens et nordistes compétents. «Trouver le mouton à cinq pattes pour apporter une réelle expertise à Maisons de Mode» glisse celui qui n’a pas une minute à perdre. «De beaux chantiers nous attendent», confirme le maire de Roubaix, Guillaume Delbar.

 

Création d’une e-shop. Dans la volonté d’ouvrir une nouvelle ère de développement, le président et son équipe ont annoncé le lancement d’un “e-shop” d’ici un an. Un outil qui permettra aux créateurs de vendre plus et de bénéficier de davantage de visibilité. «Le digital est devenu l’allié de la boutique. La mode évolue avec le digital qui a pris une expansion exceptionnelle, il faut faire avancer Maisons de Mode dans ce sens», estime Philippe Nzimour. Dans les grands projets à venir est prévu également un atelier de prototypage et de petites séries.

 

Attirer de nouveaux talents. Dans une logique de rayonnement international, Maisons de Mode entend continuer à attirer les jeunes et prometteurs créateurs de mode locaux, mais aussi internationaux, à l’aide de campagnes percutantes ciblées. L’idée ? «Monter en gamme, être plus sélectif et aller chercher les meilleurs créateurs dans des secteurs bien définis». Outre le prêt-à-porter masculin et féminin, on évoque les sneackers, les accessoires ou encore le parfum. «La mode ne s’arrête plus aux vêtements», juge le nouveau président. Les attirer est une chose, mais il faut les accompagner. Pour ça, Maisons de Mode met tout en place pour accélérer la croissance de ses pépites. «Nous les accompagnons dans leur rayonnement local, national, puis international. On les aide par exemple à établir un bon plan de collection», indique Philippe Nzimour. À l’image de Colonel Moutarde et ses nœuds papillon made in Lille, ils sont aujourd’hui vendus à travers le monde et représentent l’une des plus belles success stories de la région.

 

Fonds d’aide à la création. Pour faire de Maisons de Mode une structure pérenne, un groupe de travail œuvre actuellement pour la mise en place d’un fonds d’aide pour la création «Made in Hauts-de-France», afin de soutenir financièrement et de façon plus conséquente les projets les plus porteurs. «Le but est de générer des fonds propres pour ensuite réinvestir», explique l’ancien directeur d’Esmod.

 

Ecosystème régional. À la création de l’association il y a dix ans, Blanchemaille ou encore Showroomprivé.com n’existaient pas encore. Aujourd’hui, Maisons de Mode participe à un écosystème attractif avec le CETI comme moteur, un «véritable atout pour les jeunes créateurs et une belle garantie pour l’avenir» selon le maire de Roubaix. «Il faut renforcer cet écosystème et rentrer dans une logique de start-up avec des partenaires stratégiques. Il y a du beau monde dans cette région et nous devons mettre en synergie tous ces acteurs incontournables pour devenir un modèle européen. Seul on ne réussit rien», conclut le président. C’est donc un nouveau virage pour l’association qui a de beaux jours devant elle…