Maison Décalé fait le choix du made in France
À ses débuts, Maison Décalé, marque de prêt-à-porter, produisait ses vêtements en Chine et en Tunisie, Mais, depuis peu, l'entreprise fait le choix de la relocalisation en France. Son PDG, François Puech d'Alissac, espère être soutenu par l’État dans le cadre de France Relance.
Allier les matières nobles et
l'univers des sapeurs-pompiers, c'est la marque de fabrique de Maison
Décalé, entreprise de prêt-à-porter créée en 2018. Depuis le
début de l'année, s'ajoute à cela la mention "fabrication
française". La confection des vêtements est réalisée à
Luneray. Les matières premières viennent principalement de France,
certaines de Suisse.
« Nous utilisons des tissus
haut de gamme, des matières nobles spécifiques pour produire des
pièces chics étanches et résistantes », décrit François
Puech d'Alissac, co-fondateur de Maison Décalé. À ses débuts, les fondateurs de la marque décident de fabriquer leurs vêtements en Chine. « On
produisait trop de pièces », souffle le co-fondateur. Pour
concevoir en petites séries, François Puech d'Alissac et son
associée font alors le choix d'un atelier tunisien avant d'avoir le
déclic en 2019 « en regardant un documentaire sur le made
in France ». « J'ai dit à mon associée : "il faut qu'on fasse ça nous aussi" », s'exclame-t-il.
Le Covid vient perturber leur projet.
Mais, début 2021, l'atelier Maison Décalé est créé à
Luneray, là où se trouvait déjà Somatico, entreprise dirigée également
par François Puech d'Alissac et spécialisée dans l'équipement de
protection. Après le découpage du tissu, réalisé cette fois à Buchy, six
couturiers confectionnent les différents vêtements dont la parka,
le produit phare de la marque. « Notre ambition est de
réaliser deux lignes de production, avec une autre collection réalisée à partir de toile de jute et de lin, en industrialisant la fabrication. Car,
aujourd'hui, un couturier réalise une parka de A à Z »,
précise-t-il.
Une boutique à Rouen et bientôt une deuxième à Deauville
Et de l'ambition, François Puech
d'Alissac n'en manque pas pour sa jeune marque de prêt-à-porter.
Après l'ouverture d'une boutique dans le centre-ville de Rouen, une
deuxième devrait voir le jour à Deauville. Par ailleurs,
l'entreprise espère se doter d'une machine de découpe de tissus.
Les deux fondateurs ont d'ailleurs déposé un dossier pour
bénéficier d'une aide de l’État dans le cadre du plan de
relance. « Cela permettrait
d'accroître nos compétences, de réaliser nos prototypes plus
rapidement », explique François Puech d'Alissac. Cela
représente un investissement total de 480 000 euros pour
l'entreprise, et entraînerait un réaménagement de l'atelier. « Si
nous n'obtenons pas cette subvention, il faudra être patients,
continuer de sous-traiter, note-t-il.
On aura le même objectif, mais ça ira moins vite. »
Une subvention qui pourrait permettre aux deux fondateurs de voir l'avenir plus sereinement car si aujourd'hui leur production n'est pas rentable, François Puech d'Alissac croit en ce modèle économique vertueux et en ses collections haut de gamme. « Ça fait sens pour nous, on fait travailler l'économie normande et nationale », s'enthousiasme-t-il. En attendant la réponse de l’État, la jeune entreprise peut compter sur les clubs de polo : la marque de prêt-à-porter est l'habilleur officiel de Polo rider cup et de trois clubs de polo dont celui de Deauville.