Lyon: une conférence sur la Palestine prise pour cible par l'ultradroite, trois blessés légers
Trois personnes ont été légèrement blessées samedi soir dans le Vieux Lyon, lorsque des militants d'ultradroite ont tenté de s'introduire par la force dans une conférence sur la Palestine...
Trois personnes ont été légèrement blessées samedi soir dans le Vieux Lyon, lorsque des militants d'ultradroite ont tenté de s'introduire par la force dans une conférence sur la Palestine, selon la préfecture et des témoins.
Un des assaillants a été interpellé, selon la préfecture, qui a "fermement condamné" ces violences.
Des dizaines de personnes vêtues de noir et le visage en partie masqué ont pris pour cible en début de soirée un local où se tenait une conférence organisée par le Collectif Palestine 69, ont décrit plusieurs témoins à un journaliste de l'AFP.
Christophe Oberlin, chirurgien habitué de Gaza, qui venait présenter ses deux derniers livres et échanger sur l'actualité avec le public, a décrit des personnes qui "tapaient avec des bâtons" pour enfoncer la porte de la salle dans laquelle se tenait la conférence, sans parvenir à entrer.
Plusieurs participants décrivent une salle "comble", avec une capacité de "120 places", dont des enfants et des personnes âgées. Selon eux, au moins une vitre a été brisée.
"On s'est retrouvé dans une souricière", a décrit, très angoissée une participante jointe par l'AFP. "On a mis plein de choses pour barricader la porte".
Jérôme Faÿnel, président du Collectif Palestine 69, a déclaré vouloir porter plainte. "C'est l'extrême droite, ils ont attaqué avec des mortiers, j'en tiens un dans ma main", a-t-il dit par téléphone, citant aussi des "barres en fer" et des "bouteilles de verre".
Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a également annoncé vouloir "saisir la justice". "La Maison des passages a été une nouvelle fois la cible d’un groupe d’extrême droite. Ces attaques organisées par des groupuscules ultraviolents sont inacceptables. Je veux dire mon soutien aux victimes", a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).
Non à l'extrême droite
Alors que des témoins se plaignaient des délais d'intervention des forces de l'ordre, la préfète de la région, Fabienne Buccio, a assuré que "la police nationale était rapidement intervenue". L'appel au 17 a été passé à 19H15 et les premiers équipages sont arrivés à 19H28, selon ses services. "Compte-tenu des faits décrits, il était nécessaire que les équipages se regroupent pour intervenir", ont-ils précisé.
Environ 1.200 personnes avaient défilé dans l'après-midi à Lyon contre l'extrême droite à l'appel d'un collectif soutenu notamment par la France insoumise et des mouvements antifascistes. Les manifestants avaient marché dans le calme derrière des banderoles "Non à l'extrême-droite, ses idées, ses violences", mais aussi de pancartes en soutien à la Palestine, en scandant "Justice pour Gaza".
Le député LFI de Seine-Sant-Denis Thomas Portes avait pris part au cortège. Dans la soirée, il a demandé sur X au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, "de fermer sans attendre les locaux" des organisations d'extrême droite présentes à Lyon "et de dissoudre ces groupuscules fascistes".
Depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre, qui a tué 1.200 personnes en Israël, très majoritairement des civils, de nombreux rassemblements ont eu lieu en France en soutien aux Palestiniens victimes des bombardements israéliens dans la bande de Gaza. Ces derniers ont fait 11.078 morts, surtout des civils, selon le Hamas.
Jusqu'ici, ces rassemblements et manifestations n'avaient pas été accompagnés de violences. Mais Lyon est régulièrement le théâtre d'incidents impliquant l'ultradroite, qui est bien implantée dans le quartier historique du Vieux Lyon.
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