L'université de Lille rêve de nouvelles ambitions

Lille a officiellement déposé son dossier de candidature IDEX (Initiatives d'excellence) le 21 octobre dernier. En cas de victoire, la future grande Université de Lille figurera parmi le top 50 des meilleures universités européennes et se verra remettre une récompense financière colossale. De quoi entrevoir de belles perspectives d'avenir...

Ci-dessus, les acteurs du monde politique, économique et unievrsitaire, réunis fin octobre à L'Université de Lille 2.
Ci-dessus, les acteurs du monde politique, économique et unievrsitaire, réunis fin octobre à L'Université de Lille 2.
D.R.

Ci-dessus, les acteurs du monde politique, économique et universitaire, réunis fin octobre à L'université de Lille 2.

Acteurs du monde politique, économique et universitaire s’étaient réunis fin octobre pour officialiser le dépôt du dossier IDEX. Après un premier tour – dix universités représentées –, Lille, Grenoble et Nice ont été sélectionnées pour la “finale” de l’ IDEX dont la délibération du jury aura lieu fin janvier. Qu’apporterait une victoire ? Explications.

Rejoindre le TOP 50. Cette candidature est “un travail de très longue haleine. Depuis dix-quinze ans nous travaillons sur ce projet de grande université de Lille“, déclarait Sandrine Rousseau, vice-présidente de l’enseignement supérieur et de la recherche du Conseil régional. Ce dossier regroupe les trois universités de Lille, les trois grands organismes de recherche ainsi que les huit “Grandes Écoles”* et pourrait prochainement apparaître dans le classement des meilleures universités européennes, voire même mondiales. “Il n’y a pas de grand territoire sans université d’excellence, rappelait Valérie Létard qui assure : “Certes, les universités lilloises sont la locomotive de ce projet, mais les universités infrarégionales bénéficieront tout autant des avantages de l’IDEX.

Une enveloppe financière conséquente. En cas d’obtention de l’IDEX, l’université de Lille remporterait 15 millions d’euros par an pendant dix ans, le tout complété d’une somme de 600 millions d’euros si les objectifs sont atteints au terme de ces dix années. De quoi faire rêver tout un territoire, d’autant plus qu’un heureux scénario est dans toutes les têtes : “Il est fondamental de gagner cette ‘ligue des champions’ de l’IDEX, la ligne d’arrivée est proche, je n’ai aucun doute sur la victoire“, assure sereinement Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille (MEL). Ce statut permettrait à la fois d’être reconnue à l’international, de devenir une université de référence en matière de formation, mais avant tout d’attirer les meilleurs talents sur le territoire nordiste : “L’investissement d’avenir passe par l’IDEX. Historiquement, Lille a toujours su attirer les chercheurs, à l’image du CHRU, le meilleur de France“, rappelle l’adjoint au maire de Lille, Jacques Richir.

Le monde économique mobilisé. Outre les personnalités politiques et universitaires, le monde économique, à l’image de 350 entreprises, a montré son soutien par un “oui massif et franc en faveur de l’IDEX en seulement 48 heures” se réjouissait Laurent Degroote, président du CESER. L’enjeu autour de l’emploi est énorme. “Les PME ont en leur sein des chercheurs. Sans recherche, il n’y a pas d’entreprises innovantes, donc pas de développement économique, et donc pas d’emploi. Cette excellence va faire venir des talents de tout horizon“, annonce l’intéressé.

Les échéances politiques à venir. Si la question sur l’avenir de la grande Région et sur l’éventuelle prise de pouvoir du FN a été évoqué, rien ne semble pour autant inquiéter le président de l’université de Lille 2, Xavier Vandendriessche. “La semaine dernière, au Conseil régional, les élus ont soutenu à l’unanimité le dossier IDEX. C’est tout un territoire qui est mobilisé et les élections régionales ne changeront rien“, résume ce dernier.

 *Le groupement est constitué de l’université de Lille (les trois universités lilloises dont la fusion interviendra en 2018), les trois organismes de recherche (CNRS, Inria et Inserm) ainsi que les huit “Grandes Écoles” (Ecole centrale de Lille, Ecole nationale supérieure de chimie de Lille, Sciences-Po Lille, Ecole supérieure de journalisme de Lille, Télécom Lille, Ecole des mines de Douai, Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille et l’Ecole nationale supérieure des arts et industries textiles.

L’IDEX, qu’est-ce que c’est ?

L’appel à projets “Initiatives d’excellence” (IDEX), lancé par le gouvernement dans le cadre du Plan d’investissements d’avenir (PIA) n°2, vise à doter la France d’une dizaine de grandes universités de recherche, comparables aux meilleures universités du monde, qui permettront au pays d’avoir sa place dans la compétition scientifique et économique mondiale.