Lucie Collot : L’Art nouveau dans la peau
Du parc Sainte-Marie au cimetière de Préville en passant par Saurupt, Lucie Collot nous emmène sur les chemins de l’École de Nancy. La jeune femme de 28 ans, diplômée d’histoire de l’Art, a décidé de devenir guide indépendante en 2016. Depuis, «Les visites de Lucie» proposent une découverte de la ville hors des sentiers battus pour nous plonger dans un Nancy 1900 souvent méconnu.
En ce mois de juillet de canicule, alors que les températures dépassent allégrement les 30 degrés à l’ombre, Lucie Collot affiche sans aucun complexe sa passion pour l’Art nouveau. Elle dévoile sur ses bras de magnifiques tatouages entièrement voués à l’École de Nancy et à ses symboles. «Je n’y peux rien, je suis passionnée par l’Art nouveau depuis que je suis toute petite» explique la jeune femme en souriant. Pourtant rien ne la destinait vraiment à en faire son métier. Originaire du Toulois, ses parents ne faisaient pas partie de ceux qui imposaient des visites de châteaux ou d’églises sur la route des vacances. Or, dès son plus jeune âge, elle commence à dessiner puis à peindre avant de découvrir l’Art nouveau et ses artistes nancéiens. Après une scolarité des plus classique, elle s’inscrit aux Beaux-Arts de Dijon. Mais là, c’est la désillusion complète. «J’ai été déçue par l’enseignement. Les cours étaient surtout axés sur le design. Une pratique qui ne m’intéressait pas du tout» reconnaît-elle. Elle rentre à Nancy sans trop savoir quoi faire et le moral en berne.
Une rencontre qui va tout changer
Tout en continuant à peindre, Lucie Collot s’inscrit à l’université et passe une licence d’histoire et d’histoire de l’art. Elle revient surtout à ses premières amours, l’Art nouveau, et décroche un master en histoire de l’art grâce notamment à un mémoire consacré à Charles Fridrich, artiste méconnu de l’École de Nancy. Pendant ses études, elle fait surtout la connaissance de Valérie Thomas, alors conservatrice au musée de l’École de Nancy. Elle cherche des guides et propose à la jeune Lucie de rejoindre son équipe. Lucie se sent pousser des ailes : elle partage son temps entre l’université, la maison Eugène Corbin et la villa Majorelle ! «Les premières visites guidées ont été pourtant laborieuses. J’avais beaucoup de mal à m’exprimer en public. En même temps, c’est une bonne thérapie» concède-t-elle. De jour en jour, la jeune étudiante prend de l’assurance. Une fois diplômée, ses amis la pousse à devenir guide à part entière et surtout à utiliser sa personnalité pour faire connaître «son» Nancy 1900. «En finalité, tout est allé très vite. J’ai dans la foulée créé un site internet, mis sur pieds des parcours et surtout trouvé un nom» résume Lucie Collot. Depuis, la jeune guide organise des visites à la demande, sur rendez-vous. Aujourd’hui, elle aimerait développer le concept pour rentabiliser sa petite entreprise et compléter ses visites d’un pique-nique dans un joli parc avec dégustation de produits locaux ou encore des cours de peinture. En attendant, Lucie Collot continue à parcourir la ville, les yeux rivés sur les trésors architecturaux de l’École de Nancy.