«L’Ordre doit être un agitateur et un facilitateur»

Un avocat issu du droit des sociétés à la tête de l’Ordre des avocats du barreau de Nancy. Depuis Didier-François Apostolo qui était en son temps l’un des rares conseillers juridiques à atteindre cette fonction encore trop limitée dans les esprits, à l’image de l’avocat de robe et du prétoire. Frédéric Ferry, élu dauphin du bâtonnier actuel Philippe Guillemard début juin, prendra les rênes de l’ordre nancéien en janvier 2016 pour un mandat de deux ans. Sa volonté : faire enfin des avocats une corporation réellement unie. Son objectif : aboutir à l’élaboration d’un Livre Blanc regroupant plusieurs propositions de confrères et consœurs pour faire avancer et reconnaître cette profession aux stéréotypes fortement ancrés.

Frédéric Ferry prendra les fonctions de bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Nancy en janvier prochain.
Frédéric Ferry prendra les fonctions de bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Nancy en janvier prochain.
Frédéric Ferry prendra les fonctions de bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Nancy en janvier prochain.

Frédéric Ferry prendra les fonctions de bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Nancy en janvier prochain.

Les Tablettes Lorraines : Dans votre profession de foi de candidature au bâtonnat nancéien, vous mettez en avant un plan d’actions basé sur les «6C» comme vous dites. Quels sont-ils ?
Frédéric Ferry : La confiance en premier ! Il me semble que pour convaincre nos interlocuteurs, il faut que les avocats eux-mêmes aient davantage confiance dans leur profession et en leurs instances. La compétence, ensuite, avec un renforcement de la politique de formation. Le troisième «C» est pour nos cabinets. Notre barreau, comme l’ensemble de notre profession semble souffrir d’un déficit d’information sur les modalités envisageables de structuration et de financement des cabinets.

Vous pointez ici du doigt les difficultés économiques de certains cabinets ?
On constate qu’un certain nombre de nos confrères subissent de véritables difficultés économiques qui peuvent aboutir à des procédures collectives. Notre Ordre doit analyser les raisons de ces défaillances et mener une réflexion sur les moyens de les anticiper.

La confraternité, l’un de vos 6C, est un moyen d’y parvenir ?
C’est un fondement de notre profession et elle se décline avec la solidarité entre confrères. Il me semble nécessaire de rappeler de manière régulière les règles déontologiques lors de formations spécifiques. Il est du rôle de l’Ordre de faire assurer le strict respect de la déontologie ainsi que le principe de la solidarité et de l’entraide.

Quels sont les deux derniers «C» ?
Communication et convivialité, cela va de pair. Ce sont deux éléments fondamentaux aujourd’hui. Notre Ordre doit participer activement à la politique de communication de notre profession. Avec la convivialité, un élément caractéristique de notre barreau, cela va permettre lors d’événements festifs, de nous renforcer. Dans ce sens, je souhaiterais organiser une NJA (Nancy Journée de l’Avocat) pour remplir ces objectifs de formation et de convivialité. Un renforcement face, notamment, aux autres professions du conseil et du droit ? Une nouvelle architecture se profile aujourd’hui. L’Ordre doit à mon sens donner l’impulsion pour que les jeunes confrères puissent notamment rencontrer les jeunes notaires, huissiers, experts-comptables ou encore les mandataires judiciaires. Toutes nos professions sont en phase de mutation.

D’où la volonté de faire paraître un Livre Blanc ?
Beaucoup d’entre nous ont des idées intéressantes qui ne sont jamais étudiées. Les regrouper et les faire remonter au niveau de nos instances professionnelles, notamment par le biais de nos représentants au Conseil national des barreaux, me semble une bonne chose. Dans le même sens, il serait bon d’avancer sur la création d’une Maison de l’Avocat à Nancy pour répondre aux besoins de nos confrères et pourquoi pas le cas échéant leur proposer des prestations adaptées.