Lohmann & Rauscher : une bande à part…
Remboursée depuis mars dernier par la sécurité sociale en France, la bande de compression à allongement court «Rosidal K» réutilisable du groupe austro-allemand Lohmann & Rauscher, dont la filiale française est basée du côté de la Za de Choisy à Remiremont, entend aujourd’hui réellement s’imposer sur le marché national avec ce produit de compression médicale dans le traitement de base de l’ulcère veineux.
Nom de code : Rosidal K. Signe particulier : une bande de compression à allongement court réutilisable entrant dans le traitement de base de l’ulcère veineux, entièrement réutilisable, donc par essence éco-responsable et qui permettrait d’entraîner selon certains professionnels médicaux «une réduction du coût de la prise en charge de l’ulcère veineux suivi en ambulatoire de l’ordre de 20 à 30 millions d’euros.» Quand on connaît aujourd’hui la lutte contre les dépenses de santé publique, cette fameuse bande de compression s’affiche quasiment comme un produit miracle ou presque. «Cette bande existe depuis une cinquantaine d’années dans notre groupe. Elle est déjà très utilisée en Allemagne ou encore en Angleterre. Nous sommes à l’origine de deux études sur le sujet et nous avons déposé un dossier de remboursement de ce produit et c’est aujourd’hui chose faite», explique Ana-Maria Voicu cheffe de projets des laboratoires Lohmann & Rauscher, concepteur de cette bande, de la filiale française de ce groupe austro-allemand (voir encadré) basée à Remiremont. Depuis mars, le produit est remboursé par la Sécurité sociale «et la compression par allongement court est recommandé par la Haute Autorité de Santé (HAS) dans la plupart des affections veineuses chroniques», assure le groupe. Cette notion d’allongement court est issue de la classification des bandes : une bande inélastique affiche un allongement inférieur à 10 %, l’allongement est dit court quand il est compris entre 10 et 100 %, c’est le cas de la bande développée par Lohmann & Rauscher.
BANDES RÉUTILISABLES…
Reste donc aujourd’hui à conquérir le marché national avec ce produit sur un secteur agressif et concurrencé avec la présence de concurrents souvent référents dans le secteur médical. «La pratique de l’allongement court n’est pas très connue en France mais cela demeure le traitement de base de l’ulcère veineux. Plus le bandage est rigide, plus l’effet sur la pompe veineuse de la jambe est important.» Avec plus de 44 000 patients tous les ans «présentant un ulcère veineux ou mixte à la suite d’une maladie veineuse chronique mal soignée ou d’une phlébite», selon le docteur Jean-Patrick Benigni, médecin phlébologue à Paris, le marché se veut tout simplement énorme. Atout de taille du procédé développé par Lohmann &Rausher : ces bandes sont réutilisables. «Elles peuvent être lavées en machine 50 fois à 40 °c ou 15 fois à 95 °C sans perte d’efficacité. La prise en charge d’un ulcère veineux ouvert s’étale sur douze à vingt-quatre semaines, voire plus longtemps. Dans ce contexte, l’avantage économique tiré de l’utilisation d’un système réutilisable est très clair.» Reste juste à changer les mentalités en France où l’utilisation des kits à usage unique demeure souvent la règle. Les règles, c’est fait pour évoluer…