Loger plus et rester autonome dans son territoire
Il y a un an, la Maison Flamande commençait à écrire son plan d’entreprise. Un an plus tard, elle revient le présenter devant la presse avec le souci de rester libre de ses mouvements. Compte-rendu.
C’est un plan à 5 ans qui sera réactualisé. C’est une vision stratégique qui veut rester libre et autonome dans sa gestion territoriale. La Maison Flamande n’ignore rien des mouvements de concentration qui se déroulent dans le monde du logement social et des collecteurs de l’ancien 1%. Mais elle joue sa différence en nouant des partenariats, en entrant dans un réseau national. En toute indépendance. Ses dirigeants l’ont exprimé lors d’une conférence de presse donnée en leur siège à Dunkerque où ils ont présenté une série de 55 mesures réparties dans les 7 points de son pôle d’excellence et de performance globale. Le plan a été discuté avec la majorité des 120 salariés de l’entreprise tout l’été. Le changement se fera aussi par l’image : «On a changé de logo», indique Philippe Fâche, président du directoire. Et de réaffirmer le principe de l’entreprise : «Loger chacun dans un équilibre social et économique». Pour s’inscrire dans plus large que son territoire, la Maison Flamande a décidé en septembre dernier d’adhérer au réseau Batigère qui, avec Cilgère (actionnaire de référence de la Maison flamande avec le Medef Côte d’Opale). Les deux structures historiquement attachées aux territoires sidérurgiques ont décidé de «rassembler toutes les Entreprises sociales pour l’Habitat (ESH) dont ils sont actionnaires au sein d’un même réseau, lui-même ouvert à d’autres sociétés». Le résultat actuel montre que cette association pèse 1 800 collaborateurs et 100 000 logements en France. Organisé autour de 14 ESH, une association et une coopérative, ce réseau ouvre des perspectives de services à la carte dans le cadre d’un GIE qui propose son équipe informatique, du conseil juridique, une structure de formation…
Passer de 80 à 150 logements livrés par an. A Dunkerque, la Maison Flamande veut passer à un autre rythme. Si son volume de livraison de logements annuel moyen des cinq dernières années est à 80, son ambition est de — presque — le doubler dans les cinq prochaines années : «Construire 150 logements locatifs par an », lit-on dans le projet d’entreprise. En 2011, l’entreprise livrait 115 logements. L’an dernier, la centaine était encore dépassée. Pour 2013, le rythme devrait suivre la même tendance. Pour le financer, le plan d’affaire devra rester entre les deux piliers que sont le remboursement des emprunts et les recettes (45 euros sur 100 euros). Il faudra aussi absorber les charges de maintenance du parc qui s’accroissent : «On met 100 euros/an et par logement dans la maintenance. La Maison Flamande est connue pour faire correctement le job dans la profession», assure Christophe Vanhersel, directeur opérationnel. Ce dernier aura aussi à mettre en œuvre le changement de logiciel de gestion du parc locatif avant le 1er janvier 2014.
Des logements passifs à Watten. La Maison Flamande veut concentrer ses activités en Flandre maritime et intérieure. Elle ne dédaigne pourtant pas le Pas-de-Calais comme le montre l’opération de logements passifs en cours à Watten. Un appel à projet du département du Pas-de-Calais a été remporté par les Nordistes. Trois petits bâtiments à six logements chacun se tiendront à côté de la maison de retraite. «On fait de l’intergénérationnel», avance Patrick Debernardini-Catrix. Un permis de construire sera déposé en juin prochain. Les financements n’arriveront pas avant 2014.
La Maison Flamande en chiffres
Entreprise sociale dédiée à l’habitat
Nombre de salariés : 120
Logements gérés : 6 522
Logements réhabilités : 281
Livraisons de logements en 2011 : 115