L’odyssée des 10 ans d’Euralens

L’association Euralens a été créée pour accompagner la mutation du territoire lensois et l’aider à se transformer et profiter au mieux de l’arrivée du musée du Louvre-Lens. Fondée en 2009 dans les locaux de l’hôtel de ville de Lens, sous l’impulsion de Daniel Percheron, alors président de Région, Euralens s’est inspirée du modèle d’Euralille, avec l’objectif de créer une dynamique susceptible de changer le visage de l’arrondissement, notamment par le développement économique. «La reconversion est devenue le maître mot. Pas question cependant de faire table rase du passé. Au contraire, la volonté des élus est de préserver, mobiliser, faire connaître la richesse du territoire», indique Sylvain Robert, président d’Euralens, maire de Lens et président de l’Agglomération de Lens-Liévin. Après dix années d’actions, il était important de faire un point sur les changements intervenus. «Si le Louvre-Lens est assurément le plus emblématique, ce n’est pas le seul, loin s’en faut. Chaque année, à l’occasion des anniversaires, les mêmes questions sont posées par la population, ses représentants ou les journalistes, de plus en plus intéressés par ce territoire atypique. Preuve aussi que l’image a changé», poursuit-il. Depuis quelques années, le territoire attire des entreprises, qui s’y installent. Cette dynamique nouvelle est due à un ensemble d’actions et le travail est loin d’être achevé : rénovation urbaine, modernisation des cités minières, amélioration de la santé, mobilité des habitants, emploi, formation des jeunes, environnement, loisirs, révolution énergétique, construction métropolitaine… «C’est dans cet esprit que ce point d’étape, cette Odyssée rythmée par des publications, des débats et des grandes fêtes populaires, propose qu’en 2019 chacun puisse promener un regard nouveau sur le territoire. Mieux encore : participer à la poursuite de ces transformations et en accélérer le mouvement», insiste Sylvain Robert.

«Si le Louvre-Lens est assurément le plus emblématique, ce n’est pas le seul»

150 événements

L’odyssée, c’est dix ans de transformation sur un territoire de 650 000 habitants, 150 communes et trois agglomérations réunies au sein du Pôle métropolitain de l’Artois. Depuis dix ans, les transformations, de grande ampleur, s’accélèrent grâce à l’impulsion du Louvre-Lens et du classement à l’Unesco. La mue du territoire se joue à l’échelle régionale, nationale, voire internationale. Elle désigne «les transitions liées aux grands défis de notre siècle et à la troisième révolution industrielle», ajoute le président d’Euralens. Même si elle n’est pas forcément spectaculaire, aboutie, et même comprise par la population, cette mutation est en effet porteuse d’une grande ambition. Les trois agglomérations (Lens-Liévin, Hénin-Carvin et Bruay-Béthune), vivront donc au rythme de l’Odyssée 2019, avec des concerts, des expositions, des événements sportifs et toute une série d’événements choisis et imaginés par la population. Depuis 2016, le programme a été pensé afin de refléter les aspirations de la population et symboliser la métamorphose de l’archipel noir en l’archipel vert. «Chaque élément est la traduction d’un désir exprimé», précise Julien Carrel, directeur d’Odyssée Euralens 2019. Ainsi, 150 événements seront proposés pendant six mois articulés autour de trois saisons thématiques.

Le monde économique aussi

Si Euralens a permis au territoire de se développer culturellement, le monde économique sera également promu, avec plusieurs actions fortes mettant en valeur les savoir-faire locaux. Marc Meurin, originaire de Lens et aujourd’hui doublement étoilé, emmène une délégation de 12 restaurateurs. À Olhain, le 23 mai, pour moins de 10 €, 2 000 personnes pourront déguster un “briquet” géant. Dans le cadre de l’opération Odyssée, la Brasserie Castelain, qui fête les 40 ans de sa fameuse ch’ti blonde, s’associe à l’artiste Skwak pour fêter dignement cet anniversaire. Euralens, c’est aussi l’ambitieux pari d’Olivier Pucek et Henri Jamet, natifs de Bruay-la-Buissière, passionnés de viticulture, qui ont planté et cultivé 2 000 pieds de vigne sur un terril à Haillicourt. Il en résulte un excellent chardonnay, qui rivalise avec les meilleurs bourgognes. Si les premières récoltes (800 litres) restent modestes, ce projet, reflet de la résilience du territoire, est néanmoins économiquement viable. Enfin, au cœur de l’écoquartier des Alouettes de Bruay-la-Buissière, le point d’orgue d’Odyssée se fait en lien étroit avec les acteurs de l’économie et de la formation. Ils proposent une immersion dans le monde des métiers qui recrutent et les moyens de s’y former.