Littlebigwoman : un problème, une solution

Littlebigwoman est une association lilloise qui aide les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Fathia Legzouli en est la fondatrice et directrice. Son projet fait suite à une précédente association, Initiatives plurielles.

Fatiha Legzouli dirige l'association Littlebigwoman.
Fatiha Legzouli dirige l'association Littlebigwoman.

«J’aime quand c’est très clair.» Fatiha Legzouli est directrice de Littlebigwoman. Créée il y a deux ans, l’association fait suite à Initiative plurielles, et œuvre toujours à la promotion de l’entrepreneuriat chez les femmes. Fatiha Legzouli en était aussi la fondatrice. En 1997, c’était alors le résultat d’une participation au programme “Égalité des chances”.

L’engagement de cette créatrice-dirigeante ne date donc pas d’hier. Son travail pour aider les femmes sur le chemin de l’entreprenariat était basé sur beaucoup d’études. «Je suis partie d’un constat : autant de femmes que d’hommes veulent créer. Mais au bout du compte, il y a plus d’hommes dirigeants que de femmes dirigeantes. L’étude de marché est pourtant la même pour tout le monde. Alors je me suis posé la question : où est-ce que ça cloche ? De là, les membres salariés de Littlebigwoman et moi-même avons étudié chaque frein à l’entreprenariat féminin pour trouver une solution.»

Oser se lancer

Selon Fatiha Legzouli, la raison la plus évidente au manque de femmes parmi les dirigeants est l’éducation. «On n’apprend pas le même rapport au pouvoir à une femme ou à un homme. Beaucoup de femmes s’autocensurent, doutent d’elles. Les chiffres montrent qu’elles sont plus diplômées que les hommes, mais elles n’osent pas postuler à des postes à haute responsabilité si elles n’ont pas 100% des compétences requises. Les hommes, eux, foncent sans se poser de question.»

Les femmes ont aussi moins de temps à consacrer à la gestion d’une entreprise. «Une étude prouve que les femmes ont deux heures de tâches ménagères supplémentaires par rapport aux hommes une fois à la maison… C’est un temps qu’elles ne passent pas à travailler sur leur projet. Le but, c’est de ne pas les faire culpabiliser. Au contraire. Il faut savoir se poser des limites pour être aussi épanouie à la maison qu’au travail.»

Ateliers et mentorat

Pour pallier ces deux premiers obstacles, Littlebigwomen propose des ateliers de confiance en soi, ou encore de gestion du temps. L’objectif de Fatiha Legzouli est de répondre à chaque problématique grâce à un programme d’action perpétuellement enrichi. Chose qui vaut autant pour les femmes que pour les hommes, un individu serait plus enclin à créer s’il était entouré d’entrepreneurs. Littlebigwoman a donc mis en place un système de mentorat entre des entrepreneuses bénévoles et des membres qui souhaitent créer. «La marraine est là pour inculquer à sa filleule la posture d’une entrepreneuse et être de bon conseil. Mais ce n’est pas une coach non plus. Les femmes ont juste besoin de ce modèle de réussite pour se lancer à leur tour.»

Le club compte actuellement quelque 160 membres, et les demandes ne cessent d’augmenter. Pour gérer le flux, seules dix nouvelles membres sont acceptées chaque mois, en suivant une liste d’attente.

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Fatiha Legzouli dirige l’association Littlebigwoman.

Date marquante. «La loi du 22 décembre 1972 inscrit dans le Code du travail le principe de l’égale rémunération des femmes et des hommes. Aujourd’hui, nous en sommes encore loin.»

Lieu marquant. «La Tête de la Dame : j’adore cette randonnée sur le plateau d’Ambel, dans le Vercors, pour rejoindre son point culminant. Un lieu exceptionnel.»

Femme inspirante. «Gisèle Halimi. elle est avocate et engagée dans différentes causes, dont celle des droits des femmes.»