L'impérieuse nécessité de gagner en compétitivité

Le Comité régional grandes cultures des Hauts-de-France poursuit sa réflexion autour du plan de transformation de la filière. Avec un objectif : améliorer la compétitivité de la filière à travers la structuration de la filière et l’amélioration de la qualité.

© Thierry Ryo
© Thierry Ryo

«Demain, si la qualité n’est pas là, on va se faire damer le pion par la concurrence.» Pour Jacques de Villeneuve, président du Comité régional des grandes cultures, il est grand temps de trouver des gains de compétitivité pour les céréales des Hauts-de-France. Et lorsque l’on vit dans une région qui produit 20% du blé français, l’enjeu est de taille. D’autant que la concurrence est réelle : «2019 restera dans l’esprit des agriculteurs comme une année de très mauvaise récolte, poursuit Jacques de Villeneuve. Mais pour la filière, c’est surtout l’année où la France n’a pas fourni ses clients historiques. Ils sont allés voir ailleurs. Et ils se sont rendu compte qu’ailleurs, ce n’est pas si mal…»

Car la donne a changé sur le marché. Il est loin le temps où la France écoulait son blé fourrager vers l’Union soviétique… Désormais, il s’agit de fournir des grains de grande qualité pour fournir des industriels dans le monde entier. «Au bout du tas de grain, il y a toujours un industriel, argumente Jacques de Villeneuve. Un meunier ou un amidonnier par exemple. Et qu’il soit français ou ivoirien, il attend un produit de qualité.» Et, bien sûr, le moins cher possible. Deux leviers sont à actionner. D’une part, l’amélioration du taux de protéines des grains, dans le cadre notamment du plan “Protéines végétales”, tout en maintenant des rendements suffisants, et, d’autre part la réduction des coûts de filière.

Agronomie et organisation de filière

Côté protéine, le progrès génétique et les techniques culturales sont au cœur de la problématique. Aussi le Comité régional insiste-t-il sur la nécessité de mettre à disposition des agriculteurs des références techniques harmonisées, des outils de pilotage, des moyens de conseil et d’accompagnement… Par ailleurs, il insiste sur l’importance de faire converger les compétences et les actions pour favoriser le progrès génétique. Les améliorations variétales sont en effet nécessaires en réponse aux multiples enjeux : maintien des rendements, résistance aux maladies (pour limiter le recours aux produits phytosanitaires), adaptation au changement climatique… Le Comité a également retenu l’intérêt de développer des modèles de contractualisation entre les maillons de la filière. Il s’agit à la fois de veiller à la structuration de filières solides et à une juste répartition de la valeur ajoutée.

En 2019, le Comité avait déjà défini d’autres actions régionales. Il insistait ainsi sur la modernisation du réseau de stockage destinée à préserver la qualité de la production tout au long de la chaîne, en évitant le recours aux insecticides de stockage. Pour dynamiser la filière, le Comité compte aussi sur la transition vers l’agro-écologie et le développement de l’agriculture biologique, ainsi que sur le développement de la méthanisation à des fins de diversification et de sécurisation des revenus.