Environnement
Lilaea, la start-up qui veut démocratiser la surveillance des milieux aquatiques
Depuis un an, Anne Gaspar et Élodie Géba ont lancé Lilaea, une start-up saint-quentinoise qui proposera dès la fin de l’année des bouées et un sous-marin en location capables de surveiller et d’analyser l’eau douce.
Après la biologie et la musique, Anne Gaspar a finalement trouvé sa voie dans l’étude des systèmes embarqués. Aujourd’hui en Master à l’Insset de Saint-Quentin, la scientifique de 28 ans, incubée au sein de Pépite France bénéficie du statut d’étudiant/entrepreneur.
« Dans le cadre de mes études, j’ai travaillé sur un drone et un sous-marin, tous deux capables d’effectuer des analyses dans l’eau. J’ai eu envie d’aller plus loin, mais si j’ai la capacité de faire des robots ou de la programmation, je ne suis pas experte en matière de législation environnementale », explique-t-elle.
C’est ainsi qu’il y a un an, Anne Gaspar sollicite Élodie Géba, doctorante en sciences de l’environnement depuis 2019 et spécialiste en biologie des organismes aquatiques. « Dans un premier temps, nous avions envisagé de nous lancer une fois le cursus d’Anne terminé, mais le marché vient de s’ouvrir et les appels à projets arrivent. Nous avons des solutions à proposer, il était donc nécessaire de se positionner dès maintenant », observe-t-elle.
Surveiller les milieux aquatiques
Les deux entrepreneuses proposent aujourd’hui deux solutions : d’abord un sous-marin capable d’aller en profondeur effectuer des analyses, y compris dans des milieux aquatiques difficilement accessibles comme les tuyaux de rejets industriels, ou trop dangereux, comme les épaves. « Nous avons aussi des bouées qui vont permettre une surveillance globale 24h/24. Nous cherchons à avoir la solution la plus complète possible : notre souhait est de pouvoir observer à quel moment il se passe quelque chose et où, pour intervenir le plus vite possible », détaille Élodie Géba.
En plus de ces outils techniques, Lilaea propose une analyse de la situation. « Nous ne voulons pas abandonner nos clients. Nous avons toutes les deux une expertise particulière, ce qui offre la possibilité de proposer un accompagnement global, du dépôt de bouées jusqu’à la compréhension de ce qu’il se passe dans le milieu observé », poursuit Anne Gaspar. Une offre qui intéresse aujourd’hui particulièrement les collectivités et les laboratoires de recherche, conscients que cette solution répond aux enjeux environnementaux sans perturber tout un écosystème.
Une application à grande échelle
Après une phase de test, la production des outils devrait débuter cet hiver pour une mise en place dès la fin d’année. Lilaea souhaite proposer ses innovations à la location pour permettre des mises à jour régulières et faciliter l’accès à ses technologies. « Le but, c’est vraiment d’avoir un développement de solutions, de la bouée, du sous-marin ou autre en continu. La location sera l’une des activités de l’entreprise, mais nous espérons nous concentrer sur la recherche et le développement », confie Anne Gaspar. Dans un second temps, Lilaea envisage de s’adresser à l’industrie, aux acteurs du loisir, et même aux particuliers qui possèdent un plan d’eau et qui veulent le préserver.