L’esprit de famille mais pas que…

À la tête de Pierre Rémy Grand Hôtel, Pierre Rémy entend faire perdurer la tradition familiale mais à sa façon.
À la tête de Pierre Rémy Grand Hôtel, Pierre Rémy entend faire perdurer la tradition familiale mais à sa façon.

Le Grand Hôtel & Spa de Gérardmer, figure emblématique de l’hôtellerie-restauration géromoise écrit une nouvelle page de sa riche et belle histoire. Depuis octobre dernier et la création de la SAS PRGH (Pierre Rémy Grand Hôtel), Pierre Rémy, le fils de Fabienne et Claude les fondateurs de cet établissement 4 étoiles depuis plus de trente ans, est en train d’en prendre petit à petit les rênes. Le nouveau capitaine de navire entend bien faire perdurer la tradition familiale tout en y apportant sa touche personnelle.

 Apporter sa patte, sans l’imposer ! Trouver sa place, sans copier mais surtout «faire perdurer la tradition familiale.» Depuis octobre dernier, Pierre Rémy est président de PRGH (Pierre Rémy Grand Hôtel), une SAS spécialement créée pour assurer une transmission familiale tout en douceur et réfléchie. Rachat du fonds de commerce par le nouveau pilote mais pas des murs, histoire de préserver un patrimoine familial dont sa sœur (journaliste de profession) est également garante. Une solution mûrie avec ses parents Fabienne et Claude, les fondateurs charismatiques du Grand Hôtel & Spa de Gérardmer il y a maintenant plus de trente ans. L’héritage familial non pas pécuniaire «nous sommes riches de dettes» plaisante Claude Rémy mais de valeurs, d’une certaine façon d’aborder ce métier «d’aubergiste que nous sommes en fait» où les notions d’écoute, de respect, de disponibilité auprès d’une clientèle de plus en plus exigeante prennent dans ce diamant hôtelier de la perle des Vosges tous leurs sens. À pas encore trente ans, Pierre Rémy est à la barre d’un véritable vaisseau amiral version hôtellerie-restauration. Pas moins de 74 chambres et suites labellisées «Châteaux & Collections», un Spa (Les Chênes Blancs ouvert en 2009), trois restaurants (Le Pavillon Pétrus, l’Assiette du Coq à l’Âne et le Grand Cerf) et le mythique Fritz Bar qui a vu passer bon nombre de personnalités aussi bien à l’occasion du Festival du film fantastique de Gérardmer ou tout simplement pour la renommée du lieu aussi bien pour les touristes français et étrangers (principalement de Belgique, d’Allemagne, du Luxembourg ou encore des Pays-Bas) sans parler des accueils de séminaires et de congressistes version business d’affaires.

26Accueil des apprentis

 «Ce sont des typologies de clientèles différentes. Notre rôle est de leur apporter le meilleur et répondre à leurs attentes voire les anticipant !», assure celui qui ne savait pas encore «il y a six ou sept ans» s’il allait reprendre l’affaire familiale. «Je savais que j’allais me tourner vers l’hôtellerie mais pas forcément reprendre le Grand Hôtel.» Le déclic ? De l’affectif, beaucoup ! Le challenge est grand et beau. Le diplômé de l’école de management hôtelier suisse de Glion s’est quasiment imposé «un véritable parcours initiatique» de plusieurs années après son baccalauréat général. De la Chine au Canada, en passant par l’Allemagne dans des établissements renommés et aux chefs reconnus, il vit toutes les facettes du métier presque jusqu’au-boutisme. Pas étonnant d’apprendre qu’il vient d’investir près de 600 000 euros pour le rachat des locaux d’une ancienne imprimerie à quelques encablures de son établissement «pour accueillir nos apprentis dans de bonnes conditions. Notre secteur se plaint souvent de ne pas attirer les jeunes mais il est nécessaire de se donner les moyens pour  bien les accueillir». Pierre Rémy s’est fait violence pour bien connaître la réalité de cette profession belle mais difficile et exigeante. «De mon parcours, j’ai appris l’excellence tout en m’enrichissant des différentes cultures.» Les terres géromoises le rappellent (on revient toujours à ses racines), il entre alors dans l’établissement familial et ne le quittera plus. «Il a fallu un temps de réacclimatation mais c’est ici que de belles choses sont encore à faire.» Gérardmer et le massif vosgien affichent aujourd’hui une attractivité certaine mais raisonnée et l’écosystème entrepreneurial semble en être le garant. «Nous jouons collectif et nous savons accueillir de grands événements.» La liste est longue et tout se finit souvent au comptoir du Fritz Bar du Grand Hôtel et ça Pierre Rémy l’a bien compris. L’aventure du Grand Hôtel géromois continue…