Conséquences douanières du Brexit

Les transports Carpentier ont fait le choix du RDE

Considérant trop chère la gestion en interne des formalités douanières, l’entreprise calaisienne a choisi de faire sous-traiter à un représentant en douane enregistré (RDE).

Le cogérant d’ASA, Antoine Ravisse, a créé deux zones de stockage temporaire pour les camions en phase de contrôle. (© Aletheia Press / L.D.)
Le cogérant d’ASA, Antoine Ravisse, a créé deux zones de stockage temporaire pour les camions en phase de contrôle. (© Aletheia Press / L.D.)

Situés à Calais, les transports Carpentier réalisent 30% de leur chiffre d’affaires avec la Grande-Bretagne. «On repart trente ans en arrière, lorsque les camions attendaient au port de Douvres, sourit le président du groupe, David Sagnard. Il faut se reformer, se réadapter. Je m’y suis intéressé. Il faut en tout cas avoir connaissance de cette situation administrative. Connaître notamment les codes-barres MRN, qui permettent de savoir si les marchandises ont bien passé la frontière.»

Le PDG a choisi de sous-traiter les formalités douanières à un RDE de l’entreprise calaisienne ASA. Le faire en interne représentait un coût trop onéreux. Le coût du prestataire est répercuté auprès de son client, à l’export comme à l’import. Pour une entreprise qui lui confie la totalité de ses flux vers la Grande-Bretagne et pour un lot de marchandises, cela revient en moyenne à 130 euros de coût douanier. «Si vous devez être accompagné d’un commis en douane, cela augmente le tarif. J’accompagne mon client avec une prestation globale, mais je reste dans mon métier qu’est le transport.». Deux tiers des camions Carpentier reviennent de Grande-Bretagne à vide.

Le Brexit crée de l’emploi

Dans l’entreprise ASA, l’agence calaisienne habilitée à dédouaner tout type de marchandise, cinq personnes ont été embauchées, dont une qui a suivi la formation RDE pendant un an, sous contrôle des Douanes. La spécificité du métier de RDE consiste à remplir une documentation différente pour chaque type de marchandise et la faire valider par les Douanes. Cela peut prendre une demi-journée à une journée.

Une forte demande porte actuellement sur les commis en douane, chargés de venir en aide aux conducteurs routiers en cas de contrôle douanier ou vétérinaire. «On travaille 20 heures par jour depuis le 1er janvier, nous recevons plus de 30 appels par jour. Ce peut être un transitaire qui se trouve en Europe ou une entreprise locale qui nous appelle pour être accompagné dans ses démarches, note Antoine Ravisse, codirigeant. Nous devons être très réactif, continuer à assurer la fluidité du trafic, faire en sorte que le chauffeur ne soit pas découragé.»


Quelques chiffres

  • 70 % des échanges économiques entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne passent par les ports de Calais, Dunkerque et le tunnel.
  • Dans les Hauts-de-France, 8 000 entreprises exportent vers la Grande-Bretagne.
  • Les ports de Boulogne-Calais ont investi près de 6 millions d’euros dans de nouvelles infrastructures et de nouveaux process pour faciliter le passage de 45,6 millions de marchandises.
  • Près de 300 douaniers ont été recrutés en Hauts-de-France pour traiter les déclarations. Deux bureaux de douane, à Dunkerque et Calais, ont été créés.
  • 4,5 millions de poids lourds sont transportés par an au départ ou en provenance des plateformes de Calais, Dunkerque et Getlink,
  • 117 millions de tonnes de marchandises par an.