Les projets rev3 soutenus par des livrets d’épargne
Le 24 février dernier avait lieu la première réunion rev3 de l’année 2022. L’occasion de parler d’un des moyens de financement de projets innovants tournés vers l’écologie. La banque Crédit coopératif a lancé, depuis 2015, le livret d’épargne rev3.
«Plus nous travaillons sur le projet rev3 et plus nous réalisons qu’il nous faut davantage de financements pour soutenir convenablement les centaines de projets innovants tournés vers l’économie verte qui abondent dans la région Hauts-de-France.» Philippe Hourdain, président de la chambre de commerce et d’industrie des Hauts-de-France, a d'emblée évoqué le nerf de la guerre, ce 24 février, à l'occasion de la première soirée rev3 de 2022. Une soirée axée sur la green épargne, et notamment sur le livret d’épargne rev3, mis en place en 2015 en collaboration avec le Crédit coopératif.
Le principe est simple : des citoyens, des associations ou des entreprises coopératives souscrivent au livret d’épargne rev3, comme s’ils souscrivaient à un livret A par exemple, sauf que l’argent qui est épargné est utilisé pour financer des projets d’entreprises tournées vers la green économie (économie verte) et situées dans les Hauts-de-France. «Ce livret n’a que des avantages, détaille Benoit Catel, directeur général du Crédit coopératif. L’épargnant place sur un livret avec un taux de 0,6%, donc son argent travaille, En plus de cela, il sait que nous utilisons l’argent à bon escient puisque nous l’utilisons pour financer des projets rev3, uniquement localisés en Hauts-de-France. Tout est transparent.»
Des résultats visibles
Et les chiffres sont encourageants. En 2021, la banque comptait 4 000 livrets ouverts pour un total de 67 millions d’euros. Grâce à cet argent, 88 projets ont pu être financés, dont celui de l’entreprise Agriopale, basée à Cucq (Pas-de-Calais). Camille Dussanier, responsable bioGNV et R&D au sein de l’entreprise, témoigne : «Nous avons la chance de pouvoir créer notre troisième station de bioGNV à Saint-Laurent-Blangy. Elle verra le jour cet été. Cette nouvelle structure va alimenter en gaz toutes les bennes à ordures de l’Arrageois.» Sur le montant total du projet, qui est de 1,3 millions d’euros, le Crédit coopératif en a financé 80%.
Autre exemple avec la société Les Alchimistes. Watine Foucault, cofondateur et dirigeant, est fier d’annoncer la création d’une unité de compostage à Santes, qui pourra prochainement accueillir 40 tonnes de déchets par mois, qui seront ensuite revalorisées. «Nous avons reçu 550 000 euros de la part du Crédit coopératif», précise Watine Foucault.
Dernier exemple avec Bernhardt Packaging & Process, installée à Wimille (Pas-de-Calais) depuis 1956. La société, spécialisée dans l’emballage biodégradable et compostable, n’a cessé de se développer pour rester dans l’air du temps. «Nous venons d’acquérir Deltasac qui se trouve en Auvergne-Rhône-Alpes et qui a un vrai savoir-faire dans les matériaux. Le Crédit coopératif nous a octroyé 675 000 euros, ce qui représente 25% du budget du rachat», explique Pierre-Emmanuel Grandjean, directeur du développement de l'entreprise.
Mobiliser associations et entreprises
Sur cette pente ascendante, la banque s’est fixé de nouveaux objectifs : atteindre les 120 000 millions d’euros d’ici 2023. «Le livret est accessible à tous les âges et dès 10 euros, poursuit le directeur général de l'établissement bancaire. Mais pour atteindre notre nouvel objectif, nous allons devoir attirer plus d’associations et d’entreprises coopératives car, pour le moment, nos souscripteurs sont à 97% des particuliers.»
L’entreprise CERFRANCE, a franchi le pas avec deux livret rev3. «Pour nous, c’est une forme d’exemplarité que de donner du sens à notre politique financière», indique Grégory Denis, directeur général. L’idée de se livret s’exporte même au-delà des frontières des Hauts-de-France : la région Centre-Val de Loire veut lancer une initiative similaire.