Collectivités

Les maires ruraux se retrouvent en Côte-d’Or

Du 27 au 29 septembre, les communes d’Arceau et de Saint-Julien accueilleront le congrès national des maires ruraux. Cette édition mettra l’accent sur la complémentarité des communes et des départements dans un contexte d’instabilité politique nationale.

Souffrant d’une chute des dotations et d’un manque de reconnaissance, les communes rurales veulent montrer qu’elles jouent un rôle pour l’avenir du pays. (© Wikimedia Commons)
Souffrant d’une chute des dotations et d’un manque de reconnaissance, les communes rurales veulent montrer qu’elles jouent un rôle pour l’avenir du pays. (© Wikimedia Commons)

500 à 600 personnes participeront au prochain congrès des maires ruraux qui se déroulera du 27 au 29 septembre sur les communes d’Arceau et de Saint-Julien en Côte-d’Or. Après des semaines sans gouvernement officiel, les organisateurs ont souhaité mettre l’accent sur leur rôle et le travail mené avec les conseils départementaux autour d’un thème : « Communes et Département : un duo d’avenir ! La force de la proximité. »

« On a décidé de parler de nous, des élus de proximité, car il n’y a plus personne (au niveau national, ndlr), si ce n’est un gouvernement démissionnaire. Pourtant, la France continue à vivre, à être entretenue et à travailler même sans gouvernement » a insisté Bruno Bethenod, maire d’Arceau et président de l’association des maires ruraux de Côte-d’Or. L’élu met l’accent sur les communes rurales en rappelant qu’un tiers de la population française vit sur 80 % du territoire. « 95 % des 36 000 communes de France comptent moins de 2 000 habitants » insiste le maire d’Arceau qui abrite 1 050 âmes.

Deux échelons complémentaires

Surtout, le congrès national des maires ruraux mettra l’accent sur la complémentarité entre les deux niveaux de collectivité. « La commune assure la gestion de proximité au niveau de la population et des infrastructures. Le Département s’occupe de la gestion des incendies, des collèges, de l’action sociale mais accompagne aussi sur le travail de l’eau. Ce sont les préoccupations du quotidien. »

Pendant les ateliers, les élus évoqueront également les questions liées à l’énergie. « Avec le Département, nous avons créé une SAS pour équiper les toitures des SDIS, des collèges et des collectivités en panneaux photovoltaïques. Il y a des thèmes centraux qui encouragent à travailler ensemble, sans attendre que cela nous tombe dessus. »

A titre d’exemple, Bruno Bethenod évoque aussi son souhait de voir la Côte-d’Or retenue pour une expérimentation sur la mobilité gaz. « Nous voudrions des soutiens de l’Etat pour acquérir 100 véhicules à gaz pour valoriser l’énergie produite localement à travers la méthanisation. Il faut penser la mixité entre la ville et la campagne. »

En mal de reconnaissance

Au cours des ateliers, les participants évoqueront aussi la commune rurale comme socle de stabilité en France ou encore le statut de l’élu. « Nous attendons une reconnaissance de l’Etat que la démocratie a un prix. En 2013, quand je n’avais que 700 habitants, j’avais 69 000 euros de dotation globale de fonctionnement. En 2024, avec plus de 1 000 habitants, nous recevons 29 000 euros. », soulève l’élu. Une baisse des aides aux communes qui encourage également à se rapprocher des départements.

En complément des conférences et réflexions, les élus locaux pourront découvrir 80 partenaires touchant à des domaines aussi variés que l’énergie, la gestion de l’eau ou l’urbanisme. « J’attends de ce congrès que les maires des petites communes, qui croient que certaines choses ne sont pas pour eux, cessent de le penser en voyant qu’ils ne sont pas tout seuls. J’aimerais que l’évènement leur donne envie de faire. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert