Les lauréats de Réseau Entreprendre Nord font bouger l’économie
Indispensables aujourd’hui au développement du business, les réseaux font partie du métier de chef d’entreprise. Parmi les nombreux réseaux existants en Hauts-de-France, Réseau Entreprendre Nord, un des plus anciens, créé en 1986. Cette année, la promotion compte 32 projets (23 créations et 9 reprises) et 50 lauréats (8 femmes et 42 hommes).
135 emplois créés, 188 sauvegardés rien qu’en 2017. Les créateurs et repreneurs d’entreprise de Réseau Entreprendre Nord participent sans conteste à l’économie locale et bien plus, que ce soit dans le secteur de l’innovation (44% des entreprises créées ou reprises), dans les services (37%) ou l’industrie et le bâtiment (19%). Nous en avons rencontré quelques-uns.
Kinov, plate-forme de gestion de l’open innovation. Les grands groupes ne se cantonnent plus à leurs services internes pour innover. Ils font appel aux start-up pour booster leur créativité. «Les entreprises ont parfois du mal à innover, de par leurs structures, moins agiles que celles d’une start-up. Elles veulent sortir de leur cadre et trouver une culture de travail différente. Au lieu d’allouer un gros budget en R&D, elle disposera de plusieurs projets de start-up», explique David Le Louarn, l’un des deux créateurs. Le principe de Kinov ? Une plate-forme dynamique recensant les start-up et proposant aux entreprises les collaborations possibles en fonction de leurs besoins. «Une entreprise poste un besoin et les start-up peuvent candidater via la plate-forme de Kinov.» 2 000 jeunes pousses sont déjà actives sur la base, avec une moyenne de 10 inscriptions par jour. Kinov compte déjà plus de 25 clients, parmi lesquels KPMG, Auchan, Leroy Merlin, Unibail Rodamco, la Banque de France…
AX System, fabricant de machines spéciales de nettoyage pour les industriels. L’an dernier, Romain Pennel décide de reprendre l’entreprise AX System, basée à Bailleul et créée en 2008. Un projet qu’il porte avec son ami Martin Bellan, malheureusement décédé brutalement lors d’un accident. «Nous cherchions une société industrielle avec un atelier de fabrication française, tournée vers l’innovation et avec un potentiel de développement à l’export», détaille Romain Pennel. Usines de production d’électricité, nucléaires, thermiques ou par incinération, raffineries… les clients d’AX System sont partout dans le monde, ce qui explique ce chiffre d’affaires presque entièrement réalisé à l’export (90%). L’AX Cleaner® est une solution brevetée permettant un nettoyage semi-automatisé par jet d’eau à haute pression, avec une faible consommation d’eau et sans produit ajouté. Cette reprise s’est effectuée en douceur, puisque l’ancien dirigeant fait encore partie de l’effectif pendant une année. Depuis la reprise, trois emplois ont été créés et dix devraient l’être d’ici 2019, puisque Romain Pennel souhaite renforcer son offre à destination des exploitants de panneaux solaires ou de l’industrie mécanique.
Induo®, créateur et distributeur de tissus innovants pour chemises. Tout est parti d’un problème de vie courante : Sébastien François ne trouvait aucune chemise capable de résister à la transpiration. Naturellement, il se rapproche du Centre européen des textiles innovants où, pendant deux ans de recherche, il développe un tissu breveté en coton, résistant aux taches et à la transpiration. «L’antitache n’est pas nouveau, mais proposer une chemise avec un tissu qui évacue la transpiration, avec un toucher doux et qui se froisse peu, ça l’est. Le grand secret ? Le filage, le tissage et le traitement à différentes étapes de la conception», explique Pauline Guesné. Vin, café, miel, sauce tomate… la chemise résiste à tout ! Distribuée dans une quarantaine de points de vente en France, les modèles homme et femme peuvent être déclinés en plusieurs coloris. Les deux associés travaillent actuellement à un tissu anti-repassage et à étoffer leur panel de couleurs et de motifs. L’entreprise compte quatre salariés et cinq free-lances. Avec plus de 150 000 € de chiffre d’affaires après seulement six mois de commercialisation, Induo® est promis à un bel avenir !
WettonCraft, concepteur, constructeur et distributeur de bateaux de plaisance. Les amateurs savent que mettre un bateau facilement à l’eau n’est pas chose aisée. Difficulté de transport, de mise à l’eau ou de remontée sur le quai, la sortie en mer peut parfois devenir un véritable casse-tête. Eric Divry en a fait les frais et a décidé de remédier au problème en imaginant des bateaux transportables par une voiture sans remorque, dotés d’un système amphibie pour un déplacement en autonomie à vitesse réduite, et pilotables d’un smartphone : «en trois minutes le bateau se transforme en remorque“, assure le créateur. Sous le nom de WettonCraft, l’entreprise roncquoise a lancé un premier prototype et devrait débuter la commercialisation en 2018. Fabriqués en France, les bateaux – 7 mètres de long et 2,5 mètres de large – sont semi-rigides, sportifs, pour les particuliers «et pourquoi pas pour les professionnels» ambitionne Eric Divry. Coque en aluminium pour permettre une remorque adéquate, port en composite, flotteurs en hypalon… à la fois pratiques et beaux, les bateaux de plaisance de WettonCraft ne se cantonneront pas qu’aux 3 500 km de côtes et de rivages français…
Bluegriot, bureau d’études en conception d’objets connectés. Ils font partie des derniers arrivés sur le parc Eurasanté. Rudy Houque et Ramuntcho Gassiat, ancien(s ?) directeur général et responsable innovation de Phoceis, ont voulu racheter cette marque développée par leur ancien employeur, toujours au capital de leur nouvelle structure. «L’écosystème est encore peu mature, même si on parle de 20 millions d’objets connectés en 2018. Nous proposons des objets finis et technologiques, mais respectueux de l’environnement, avec par exemple de la récupération d’énergie», détaille Ramuntcho Gassiat. On leur doit par exemple la canne connectée en partenariat avec Eurasanté, ou encore la chaussure connectée en lien avec le PICOM, commercialisée chez Eram. Créateurs d’entreprise, PME, industriels ou retailers sont les clients de Bluegriot, soucieux de rendre leurs objets plus intuitifs. Les deux fondateurs viennent de signer avec PSA pour une technologie sans contact intégrée aux véhicules qui réalisera la maintenance.
Focus industrie, commerce de gros fournitures et équipements industriels. En juillet 2016, Antoine Chantry reprend cette PME de sept salariés à Bailleul. Son créneau ? La conception de pièces métalliques ou en plastique, en petites et moyennes séries. Ingénierie, étude, contrôle et production, Focus industrie se tourne vers le marché de la protection incendie avec un pulvérisateur pour les sites classés Seveso et est également distributeur d’une marque dédiée à la tuyauterie. «Un bureau d’études a été créé, j’espère aussi développer l’export pour la partie incendie, notamment du côté des Emirats arabes unis. D’ici cinq à six ans, peut-être l’ouverture d’un bureau à Lyon», explique Antoine Chantry.