Les Hauts-de-France, une puissance agricole

Les Hauts-de-France, une puissance agricole

Récemment à Arras, la CCI Artois a reçu les traditionnelles «Rencontres régionales de l’économie» qui, chaque année, permettent de prendre le pouls de l’économie régionale et locale au travers de l’enquête de conjoncture réalisée par la Banque de France et par la direction des études de la CCI de région. Nouveauté cette année : un focus spécifique sur la situation économique du monde agricole, éclairé par l’intervention d’Hélène Grandclaudon, chef de service Études de la chambre d’agriculture Nord – Pas-de-Calais.

Christian Durlin, nouveau président de la Chambre d’agriculture, a participé activement à la séance questions/réponses.

La région Hauts-de-France représente 6,2% des établissements régionaux, 2% de la valeur ajoutée brute régionale et 1,8% de l’emploi régional. C’est «a priori une petite région agricole avec 24 000 exploitations agricoles, 2,1 millions d’hectares de surface agricole, 2,1 milliards d’euros de valeur ajoutée nette». Mais, «en réalité, la région est une puissance agricole avec des exploitations particulièrement performantes (1re région pour la valeur ajoutée nette par actif), 67% du territoire valorisé par l’agriculture (8e région par sa superficie cadastrée, région la plus densément peuplée derrière l’Ile-de-France, mais 1re région par l’importance de la surface agricole dans le territoire)».

Une baisse continue du nombre d’exploitations (-12% depuis 2010) est constatée, elle est néanmoins plus contenue qu’au niveau national (-18%). Le résultat économique de la branche agricole est de plus en plus volatile (évolution en dents de scie). L’emploi agricole est en repli continu (-1,8% par an depuis 2010 en Hauts-de-France, -2,3% en France métropolitaine). Le revenu agricole net par actif est chahuté par un résultat volatile, avec une plus forte variabilité qu’au niveau national.

Il apparaît que les indicateurs économiques encore défavorables en 2017 s’améliorent. On note quelques indicateurs d’alerte (taux d’endettement de l’ordre de 50%, annuités sur chiffre d’affaires de 17%, annuités sur EBE supérieures à 45%, rentabilité inférieure à 30%) qu’il convient d’améliorer pour assurer la pérennité des exploitations. Néanmoins, on constate une solvabilité inférieure à 50%, signe positif de difficultés de paiement qui s’atténuent.

L’analyse des évolutions trimestrielles des échanges agricoles et agroalimentaires dans la région indique que le commerce extérieur est de moins en moins excédentaire (un excédent des produits bruts de 449 M€ en 2018 multiplié par 3 par rapport à 2017, et un déficit des produits transformés de 432 M€ multiplié par 6 par rapport à 2017). Christian Durlin, nouvellement élu à la présidence de la Chambre d’agriculture, s’est montré très attentif sur tous ces sujets, conscient que «le système de production évolue et ne sera plus le même, et que le monde agricole s’intègre dans la révolution rev3 avec détermination pour préparer demain».