Les Hauts-de-France, un laboratoire grandeur nature
L’IAR (Industrie-Agro-Ressources), pôle référence en matière de bioéconomie, ouvre une antenne à Lille pour soutenir les start-up innovantes.
Transformer les Hauts-de-France en Silicon Valley de la bioéconomie. Dernièrement, les participants de la table ronde, organisée à l’occasion de la signature d’un partenariat entre l’IAR et le Village by CA, se sont fixé un objectif extrêmement ambitieux. Le pôle de référence en matière de bioéconomie, qui compte plus de 400 adhérents depuis l’amont agricole jusqu’à la mise sur le marché de produits finis (coopératives agricoles, établissements de recherche et universités, entreprises de toute taille, acteurs publics…), installe ses bureaux au cœur d’EuraTechnologies, dans le bâtiment du Village by CA, un espace créé et soutenu par le Crédit agricole Nord de France pour accompagner la transformation des entreprises des Hauts-de-France, qui accueille déjà 48 start-up.
Le Pôle va amener les expertises et le savoir-faire de ses membres aux acteurs de la filière, afin de les accompagner et faire progresser la bioéconomie régionale. «Ce partenariat illustre notre détermination à renforcer notre accompagnement des start-up évoluant dans le secteur de la bioéconomie», explique Boris Dumange, directeur général d’IAR. «Faire bénéficier à ces jeunes pépites innovantes de notre expertise est une mission essentielle pour en faire les leaders industriels de demain», ajoute-t-il.
Avec l’aval des consommateurs ?
Face aux immenses défis, notamment économiques, imposés par le réchauffement climatique, la filière bioéconomie doit accroître sa présence. Depuis 2005, l’IAR a déjà accompagné plus de 300 projets pour un investissement total sur les territoires de 2 milliards d’euros. À terme, l’IAR souhaite faire de la France le leader européen de la bioéconomie, à partir de son ancrage territorial. Le Pôle assure aussi la promotion du secteur de la bioéconomie ainsi que celles de ses différents acteurs. Il veut aussi renforcer et accompagner la compétitivité et l’industrialisation des entreprises par l’innovation, en structurant, coordonnant, fédérant et en animant un écosystème unique au monde.
Lors de cette table ronde, il a été question de start-up innovantes, du rôle des gros industriels de l’agroalimentaire comme la société Roquette à Lestrem, d’agriculteurs, d’utilisation des terres agricoles, de recherches dans les universités lilloises et de brevets déposés par les chercheurs, mais aussi de financements, le nerf de la guerre. «Rien ne se fera sans l’aval des consommateurs et donc des électeurs», ont bien insisté, d’une même voix, les participants. «La bioéconomie est une des solutions pour diminuer notre empreinte carbone sur la planète», a insisté Christophe Rupp-Dahlem, directeur des affaires publiques chez Roquette. Cela dit, personne n’est dupe : il n’y aura pas de solution durable sans une volonté plus prononcée des responsables politiques. Et même si la Commission européenne semble prendre des décisions qui vont dans le bon sens, les actions dans les États membres sont encore bien loin du compte. Et que dire de l’Inde, de la Chine, du Brésil ou encore des États-Unis ?