Les Hauts-de-France, première région sucrière de France
Les Hauts-de-France apparaissent comme la première région sucrière française selon une étude menée par les CCI Picardie et Nord de France. Une filière d’excellence qui s’étend de la production de la betterave jusqu’à la transformation pour l’industrie agroalimentaire. Néanmoins, la suppression des quotas de production dans l’UE en 2017 et la concurrence de la canne à sucre pourraient perturber l’activité.
La filière sucrière est en croissance avec des volumes en hausse de 2%, portée par une demande mondiale qui pourrait dépasser les 250 millions de tonnes d’ici 2030 contre 173 millions aujourd’hui. La région des Hauts-de-France semble bien positionnée pour profiter de ce marché en pleine croissance, avec une filière structurée autour de la production de betteraves et de sa transformation en sucre pour l’industrie agroalimentaire dans une logique de circuit court.
Premier producteur de betteraves et de sucre. Avec 10% de la surface agricole utile mobilisée pour la culture de la betterave, la région des Hauts-de-France est la première de l’Hexagone et produit 18 millions de tonnes, soit 15% des volumes européens, grâce aux 12 270 exploitations qui affichent les plus hauts rendements de l’Union européenne. Le caractère périssable de la betterave oblige les industries de transformation à s’installer à proximité des zones de production. Ainsi, sur les 25 sucreries françaises, une dizaine sont implantées dans la région et emploient 1 560 salariés auxquels viennent s’ajouter 800 saisonniers lors des récoltes. En produisant 2,7 millions de tonnes de sucre, la région réalise la moitié des exportations nationales avec 517 millions d’euros. La production de sucre attire de nombreux industriels de l’agroalimentaire dans la région, qui consomment 1,9 million de tonnes pour produire du chocolat, des boissons, des biscuits et autres denrées. Ainsi, la région est le leader national de la confiserie en réalisant le quart des volumes nationaux grâce à la présence des principaux fabricants européens implantés à proximité de la métropole lilloise. Toutefois, le sucre trouve d’autres débouchés : dans la production d’alcool, d’éthanol et dans l’industrie chimique et pharmaceutique.
Un marché en mutation. La filière sucrière est sur le point de subir de profondes mutations. En effet, d’ici octobre 2017, l’Union européenne supprimera les quotas de production de sucre et les prix minimaux garantis aux agriculteurs. Dans un contexte de forte demande mondiale en provenance essentiellement de Chine et d’Afrique, la fin des quotas permettra à l’industrie sucrière européenne d’atteindre 5 à 6 millions de tonnes à l’export, contre 1,5 aujourd’hui. Seulement la concurrence accrue de la canne à sucre et la baisse des prix pourraient pénaliser fortement la filière européenne et française. Ainsi, pour améliorer la compétitivité de l’industrie sucrière, le programme AKER, doté d’un budget de 20 millions d’euros, est construit autour d’un consortium de 11 partenaires public/privé, dont l’université de Lille 1 et l’Institut technique de la betterave. Il doit permettre de doubler, d’ici 2020, le rythme de croissance du rendement sucre/hectare pour réduire les coûts de production agricoles et industriels tout en préservant l’environnement.