Investissements directs étrangers
Les Hauts-de-France plus attractifs que jamais
En plus de conserver son deuxième rang de région française la plus attractive en termes d’emplois générés par les investissements directs étrangers, les Hauts-de-France se sont érigés l’an dernier, pour la première fois, à la deuxième place du podium en matière de projets remportés, derrière l’Ile-de-France. Une dynamique qui touche presque l’ensemble des secteurs d’activité.
Dans le match de l’attractivité internationale qui oppose les collectivités françaises, les Hauts-de-France décrochent un classement de prestige avec, à la clé, une double médaille d’argent. Selon le bilan annuel des Investissements Directs Etrangers (IDE) que vient de publier Business France, les IDE ont contribué à créer ou à maintenir 8 437 emplois en 2022, soit la deuxième meilleure performance à l’échelle nationale.
Avec 8 661 emplois générés par des acteurs économiques étrangers, les Hauts-de-France occupaient déjà la deuxième place du podium en 2021. A cette confirmation s’ajoute une autre prouesse. Pour la première fois, en effet, la région a accueilli le deuxième plus gros total de projets d’IDE, juste derrière l’Ile-de-France. Avec 205 investissements, les Hauts-de-France ont enregistré sur ce front une croissance de 50 % sur un an (136 projets en 2021).
Un effet «Rev3»
Ce dynamisme a été largement entretenu par les projets d’extension, dont le nombre s’est établi à 103. «Le fait que des entreprises étrangères déjà implantées décident de réinvestir est le signe qu’elles sont satisfaites de leur présence dans la région, ce qui constitue une excellente nouvelle», se réjouit Yann Pitollet, directeur général de Nord France Invest, l’agence de promotion économique internationale des Hauts-de-France. Extension et création confondues, les projets d’investissement entérinés l’an dernier concernent la plupart des domaines d’activité. «Hormis dans la logistique où il n’augmente pas, le nombre d’IDE est en hausse dans les services aux entreprises, les points de vente, la recherche et développement et, surtout l’industrie, un secteur en pleine transformation (décarbonation…), poursuit Yann Pitollet. Alors que 71 IDE touchent à la production/réalisation, contre 55 un an plus tôt, nous constatons que beaucoup de projets sont liés à la dynamique régionale « Rev3 » en faveur de la Troisième révolution industrielle».
Plus précisément, les deux tiers de l’augmentation des projets entre 2021 et 2022 se concentrent sur quatre secteurs : Commerce & distribution, Métaux & Travail des Métaux, Construction automobile & équipementiers, Ameublement & équipement du foyer. En termes d’emplois, les principaux projets d’IDE recensés impliquent l’américain Manpower et le japonais Toyota avec leur projet d’extension à respectivement Lille et Onnaing, et le marocain Safari avec son projet de reprise-extension à Pérenchies.
Des vents contraires, mais une dynamique toujours porteuse
En raison de l’environnement économique actuel, marqué notamment par la persistance d’une inflation élevée et par un renchérissement des conditions de financement, les équipes de Nord France Invest se veulent prudentes pour 2023. «Ce d’autant plus qu’avec le plan Inflation Reduction Act (IRA) déployé outre-Atlantique par l’administration Biden, certaines entreprises internationales tendent aujourd’hui à privilégier les Etats-Unis dans leurs arbitrages d’investissement, de sorte à profiter de cette manne financière», relève Yann Pitollet. Dans le cadre de ce plan de relance massif, les industriels peuvent bénéficier de 370 à 400 milliards de dollars sous la forme de crédits d’impôts, de prêts bonifiés et d’aides pour financer leurs projets « verts ». Il n’empêche, «le portefeuille de projets en cours d’évaluation ne diminue pas», assure Yann Pitollet.
En région, l’Allemagne remplace les Etats-Unis
Avec des IDE qui visent à créer ou préserver 1 868 postes, les entreprises américaines demeurent les principales pourvoyeuses étrangères d’emplois dans les Hauts-de-France. En nombre de projets, cependant, elles chutent au cinquième rang du classement. Avec 39 investissements, les groupes allemands se sont ainsi montrés les plus offensifs, devant leurs concurrents belges (31) et britanniques (24).