Les Français jugent positivement leur maire !
Dans un contexte post-crise et à quelques mois des prochaines élections municipales, le CEVIPOF/Sciences-Po, en partenariat avec l’Association des maires de France (AMF), a récemment publié son enquête sur les attentes des Français vis-à-vis de leur maire. Les administrés restent attachés à cet échelon de proximité et une majorité d’entre eux souhaitent que leur maire se représente.
Les épisodes chaotiques de novembre et décembre 2018 ont révélé au grand jour les nombreuses difficultés auxquelles la population est quotidiennement confrontée. Aujourd’hui, de nombreux enjeux liés aux transports, à la mobilité, à la santé, aux services publics, à la pression fiscale imposent aux édiles de répondre promptement et avec agilité aux revendications des citoyens, surtout dans un contexte de fracture territoriale accrue.
Un bilan jugé satisfaisant
A quelques mois des prochaines échéances électorales, les 15 308 personnes représentatives de la population française interrogées pour l’enquête du Centre de recherches politiques de Sciences-Po et de l’AMF, dans le cadre de l’Observatoire de la démocratie de proximité, ont jugé plutôt positivement le bilan des maires et de leur équipe municipale. Pour 75% des sondés, le maire a accompli un bon travail (63%), voire excellent (12%). Autre enseignement qui contredit une certaine idée reçue, les nouveaux arrivants dans une commune jugent moins durement le bilan de l’action municipale que les personnes y résidant depuis plusieurs années, soit respectivement 82% et 70%. Aussi, le maire reste encore l’élu de confiance aux yeux des Français (71%), devant l’ensemble des autres élus locaux ou nationaux (40% pour le député, 37% pour le sénateur).
L’édile idéal
Dans cette relation de confiance, la population demande au maire, interlocuteur de proximité par excellence, certaines qualités indispensables pour remplir avec efficacité sa mission. Ainsi, quelle que soit la taille de la commune, les quatre principales qualités attendues d’un maire sont l’honnêteté (40%), le respect des promesses (19%), la proximité (18%) et la compétence (14%), très loin devant la couleur politique (3%).
Par ailleurs, l’enquête révèle également les deux priorités d’action publique que les habitants souhaiteraient que leur futur maire mette en place dans les prochaines années, à savoir la préservation de l’environnement, ainsi que le développement ou le maintien des services de proximité.
Quid du degré de décentralisation ?
Sur l’intercommunalité, le sujet divise : deux groupes de citoyens s’opposent quant au degré de décentralisation et la représentation de l’avenir de la commune. On observe d’un côté les partisans d’une accélération de l’intercommunalité (30%) et, de l‘autre, les promoteurs de communes plus autonomes (70%). Tandis que la même enquête souligne que seule une minorité de citoyens est favorable à une amplification du mouvement de regroupement (19%) ou de fusion avec d’autres communes (11%). Et 48% d’entre eux privilégient le modèle de communes disposant de compétences de proximité. Et plus encore, lorsque le degré d’attachement à la commune est important, élément qui montre une forte identité municipale.
Une reconduction souhaitée
Autre signe révélateur d’une relation de confiance et globalement positive : alors que la crise des vocations des édiles se profile, 61% des citoyens sondés souhaitent que leur maire soit candidat à la prochaine élection municipale de mars 2020. Le résultat observé varie peu selon la taille de la commune, de 57% pour les communes moyennes (10 à 50 000 habitants) à 67% pour les rurales de moins de 2 000 habitants. A noter aussi qu’aucune différence socio-démographique majeure (catégorie socioprofessionnelle, éducation, âge…) entre les citoyens interrogés n’engendre une modification du taux moyen de 61%. Toutefois, l’enquête révèle que le niveau de précarité entame nettement les perspectives de reconduction du maire dans ses fonctions : 42% des personnes confrontées à des difficultés financières n’y sont pas favorables.