Les espoirs meusiens
En Meuse, les chiffres du chômage restent inquiétants, mais l’espoir est au rendez-vous compte tenu des projets industriels qui se multiplient sur le secteur de Commercy notamment. Pour inverser la tendance, Pôle emploi et ses partenaires se mobilisent pour mettre en place des actions partenariales liées aux spécificités du territoire.
Avec 9 830 demandeurs d’emploi de catégorie A en février dernier, soit une hausse annuelle de 2,8 % contre 2,5 % pour la moyenne régionale, les chiffres du chômage meusiens affichent toujours un triste record. Si certaines entreprises emblématiques sont confrontées à de profondes difficultés, le tableau n’est toutefois pas complètement noir dans ce département rural où un vent d’espoir souffle. Depuis trois mois, les catégories B et C (les personnes, qui ont exercé une activité réduite) sont en augmentation. «C’est un signe timide mais encourageant», estime Yann-Éric Heintz, chef de projet «Anticipation des mutations économiques» à Pôle emploi Meuse, ajoutant toutefois que «ce qui peut sortir la Meuse de cette situation, ce sont les projets industriels en cours». L’expert des chiffres a fait les comptes. Selon lui, ce sont près de 1 000 emplois, qui devraient être créés en Meuse, à l’horizon 2018 avec 400 emplois du côté de Safran-Albany, 50 pour le sous-traitant Concordia ou encore 70 pour le centre de formation CMI (Campus Cockerill) sur le secteur de Commercy, sans oublier la double implantation Arélis – Shenan à Issoncourt et aux Souhesmes avec 350 emplois. Tous ces projets sont effectivement confirmés, sans compter l’effet induit. Alors à une période où les économistes tablent sur un taux de croissance insuffisant pour créer de l’emploi, la Meuse pourrait tirer son épingle du jeu.
Actions partenariales
Dans ce département, les partenaires ont pris l’habitude de travailler ensemble. En juin prochain, une étude GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans l’entreprise) sera d’ailleurs lancée sur l’arrondissement de Verdun par un cabinet spécialisé, qui a été recruté. Initié par la Maison de l’emploi et ses partenaires, ce projet vise à co-construire des actions nécessaires permettant d’affiner le diagnostic territorial pour le maintien des compétences dans cet arrondissement qui souffre, notamment autour des métiers de l’industrie mais aussi du tourisme & loisirs. L’objectif est de trouver des solutions, car si certaines entreprises sont en bonne santé, en revanche le manque d’attractivité du territoire ne facilite pas le travail des DRH. «L’action partenariale a fait ses preuves en Meuse», rappelle Yann-Éric Heintz. Récemment, Pôle emploi, l’Union laitière de la Meuse et la FDSEA ont uni leurs forces pour recruter et former dix personnes éloignées de l’emploi. Embauchées par un nouveau groupement d’employeurs agricoles, elles sont désormais assistantes de traite en exploitation laitière. Cette initiative est un exemple de réussite. D’autres exemples vont suivre comme un service, qui va être apporté aux TPE pour la professionnalisation du recrutement en lien avec la Maison de l’emploi, l’État et le Conseil général. «Face au manque d’attractivité de la Meuse, on doit mettre en place des opérations ciblées en lien avec les spécificités du territoire afin d’élever le niveau de qualification mais aussi renforcer la mobilité géographique ou professionnelle des demandeurs d’emploi», estime le responsable de Pôle emploi. Au-delà de ces actions, «la Meuse espère aussi en regardant vers le projet Cigéo de l’Andra, qui pourrait se traduire par 2 000 emplois temps plein avec des premiers travaux lancés dès 2016», rappelle Yann-Éric Heintz.