Les entreprises normandes restent mobilisées sur le secteur de la Défense
Cinq entreprises normandes devaient normalement exposer au salon Euronaval en cette fin octobre. Une fois encore, la situation sanitaire du pays en aura voulu autrement. Le secteur de la Défense reste toutefois un enjeu stratégique majeur pour les entreprises du secteur aéronautique de Normandie.
Alors qu’il confirmait encore sa tenue le 17 septembre, l’unique salon international dédié aux secteurs du naval de défense et de la sécurité maritime a dû se résoudre à passer dans une version 100 % numérique seulement une semaine plus tard. Exit donc la grande exposition au Bourget censée accueillir 480 exposants et 25 000 visiteurs. Bienvenue à la version digitale qui s’étale sur trois jours supplémentaires, du 19 au 25 octobre. Les délégations officielles, les visiteurs et bien sûr les exposants se donnent rendez-vous sur la plateforme Euronaval-online.
Parmi eux, les entreprises normandes répondent présentes. Chambrelan (Le Havre), 2IS Groupe SIPD (Ivry-la-Bataille), Boust – Groupe Ceri (Louviers), Starnav (Moult), et Factem (Bayeux). Avec en tête, un enjeu stratégique. En effet, les entreprises de l’aéronautique et de l’aérospatiale normandes, regroupées au sein du club NAE, on fait du positionnement sur le marché de la Défense, un enjeu stratégique au moins jusqu’en 2022. Fabienne Folliot, la directrice de NAE, notait ainsi en février, avant la crise de la Covid : « Ce secteur est en forte croissance du fait du contexte géopolitique mondial et du budget de la Défense français qui va atteindre 2 % du PIB jusqu’en 2025 ».
Un axe majeur du plan de soutien
Et si la crise du confinement a lourdement pénalisé le secteur de l’aéronautique, celui de la Défense figure sans doute comme l’un des moins impactés. Le secteur de la défense/sécurité est un axe majeur du plan de soutien à l’aéronautique annoncé par le Gouvernement le 9 juin dernier, avec notamment l’accélération des commandes publiques de l’Armée. « Il est vital pour nos entreprises que les activités défense et sécurité fassent partie du plan de relance national, souligne Philippe Eudeline, Président de NAE. Aussi, nous sommes très actifs aux côtés de Région Normandie, de l’Etat, mais aussi des fédérations nationales comme le GIFAS et le GICAT, pour sensibiliser le gouvernement à la nécessité d’anticiper les commandes qui étaient programmées plus tard, et plus globalement de bien inclure toutes les activités défense dans le plan de relance national. »
NAE déploie un « plan défense spécifique »
Philippe Eudeline poursuit : « Les effets sur les grands groupes et les sous-traitants de l’aéronautique seraient ainsi positifs, notamment en termes de maintien de l’emploi. Ils permettraient en effet de limiter les effets de la crise à long terme induite par le coronavirus ». Pour saisir les opportunités de marché qui vont en découler, NAE déploie un « plan défense spécifique ». Celui-ci vise d’une part à permettre à ses industriels de mieux connaître ce secteur, et d’autre part à accélérer leur montée en puissance dans le secteur de la défense (aérienne, terrestre et navale) par un accès facilité aux commandes publiques et aux besoins des grands groupes industriels.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre