Les enjeux du Centenaire 14-18 en Picardie

Les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale débutent cette année en France et s’étaleront sur quatre ans. La Picardie est une des régions, en raison de sa position de ligne de front dans le conflit, où les commémorations seront nombreuses.

Le guide du routard Picardie 14-18, centenaire d’un conflit mondial, spécialement dédié à la Première Guerre mondiale.
Le guide du routard Picardie 14-18, centenaire d’un conflit mondial, spécialement dédié à la Première Guerre mondiale.

Il y a aujourd’hui 100 ans débutait un des conflits les plus marquants de l’histoire du XXe siècle. La France, en particulier les régions du Nord, ont été le théâtre de nombreux combats avec des hommes en provenance des cinq continents. Afin d’accueillir au mieux les représentants et la population des pays belligérants de la Grande Guerre à l’occasion des commémorations mais également impliquer toute la société française dans ces dernières, l’État a créé en 2012, le groupement d’intérêt public, “Mission du centenaire”. Réunissant sept ministères, des établissements publics et un conseil scientifique, la mission a été chargée de préparer et d’accompagner la mise en oeuvre du Centenaire. En raison de l’enjeu international, et de l’enjeu de développement local pour les collectivités territoriales et les acteurs du tourisme, l’organisation des commémorations a été décentralisée. Elle a été confiée à chaque département, par le biais des Comités départementaux du Centenaire (CDC), sous l’égide du préfet (et du président du conseil général dans la Somme), en charge de l’organisation et de la programmation de leurs propres commémorations.

Quatre projets déjà labellisés

Le guide du routard Picardie 14-18, centenaire d’un conflit mondial, spécialement dédié à la Première Guerre mondiale.

Le guide du routard Picardie 14-18, centenaire d’un conflit mondial, spécialement dédié à la Première Guerre mondiale.

Les CDC ont été chargés de proposer à la Mission du centenaire les projets susceptibles de pouvoir bénéficier du label national centenaire 14-18. « Il n’y a pas de critères définis donnant accès à ce label, précise Joël Dubreuil, sous-préfet de Péronne et référent “Centenaire” pour la Somme. Nous proposons les projets qui nous semblent représenter le mieux les valeurs du Centenaire : dignité, esprit de réconciliation, valorisation des jeunes générations, etc. La qualité, la faisabilité et le retentissement de l’événement sont également étudiés. » A ce jour, environ 1 000 projets ont été retenus en France pour le label centenaire 14-18, dont 19 dans la Somme, 30 dans l’Aisne, et 30 dans l’Oise. Après l’obtention du label, les projets peuvent être susceptibles d’obtenir un accompagnement financier. « Dans la Somme, lors d’une première vague, quatre projets labellisés ont été retenus pour un accompagnement d’un montant global de 48 000 euros. Les projets retenus lors d’une deuxième vague seront accompagnés à hauteur de 300 000 euros, souligne Joël Dubreuil. En réalité, le soutien financier des projets du Centenaire et l’organisation générale de ce dernier mobilisent une concentration de lignes budgétaires multiples. Au niveau national, l’accompagnement financier reste mesuré mais suffisant pour assurer la bonne tenue des commémorations. »

Des enjeux importants
Les enjeux autour de ce Centenaire sont économiques, politiques et sociaux. Des défis à ne pas rater, d’autant plus que la région sera observée comme le rappelle Joël Dubreuil : « Une large partie du monde aura les yeux tourné vers nous. » Les efforts mobilisés pour s’assurer du bon déroulement des commémorations sont donc considérables. Un comité de pilotage dédié à la résolution des problèmes de sécurité et d’organisation de la voie publique a ainsi été mis en place dans la Somme : « Nous voyons l’année 2014 comme une phase de test, explique Joël Dubreuil. Il s’agit ici de voir comment les choses se passent afin d’apporter des solutions aux problèmes détectés. L’enjeu est d’être prêt pour 2016 et 2018, les deux années charnières des commémorations pour le département. Nous attendons une très forte affluence, que nous ne pouvons néanmoins pas chiffrer, et la venue de chefs d’États. Nous devons assurer la sécurité de toutes ces personnes et bien-sûr optimiser économiquement leur venue. »