Entreprises
Les enjeux cruciaux autour de la reprise d'entreprise en Moselle
Dans le cadre de son «pacte transmission-reprise», la CCI Moselle Métropole Metz dispense ce mardi 24 janvier un atelier collectif dédié à cette question cruciale de la reprise d’une entreprise. Sur ce marché très spécifique existent des codes, des procédures à bien appréhender. Le thème est très important à l'heure où la pyramide des âges des chefs d'entreprise est identique à celle de la population française...
40 %. C’est le taux de chefs d’entreprise en Moselle qui vont être confrontés à un départ en retraite dans les dix prochaines années. Au-delà de leur situation individuelle se pose la question de la pérennité de leur entreprise après leur départ. Le marché de la transmission est un marché complexe. L’une des principales difficultés rencontrées par les repreneurs tient dans l’identification de cibles potentielles. La large majorité des entreprises à céder sont des TPE, comptant moins de 5 salariés. Or, un grand nombre de repreneurs sont à la recherche d’entreprises de plus de 10 salariés. Le marché est donc tendu, souvent confidentiel et souterrain. Il implique pour le repreneur de mobiliser l’ensemble de ses réseaux personnels et professionnels. Car, les entreprises à vendre qui ont authentique potentiel sont en fait rares. Beaucoup sont intimement liées à leur dirigeant, ce qui les rend difficilement transmissibles. D'autres ont vu le temps altérer leur compétitivité : carnets de commandes affaiblis, investissements non renouvelés, personnel qualifié en instance de départ ou déjà parti... Les raisons sont variées.
Les réalités d'un marché
Quelques données pour mieux appréhender la réalité du marché de la reprise. Selon l’Insee, quelque 20 % des artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont âgés de 55 ans et plus. Selon BPCE, moins d’un quart des 60-64 ans, et 17 % des 65 ans et plus, appartenant aux cédants parviendraient à négocier la vente de leur activité. C’est un constat sur lequel les observateurs de ce marché se rejoignent : plus le nombre de salariés est important, plus le taux de disparition de l’entreprise décroît. La première question, élémentaire, que se pose le repreneur : comment trouver une entreprise à reprendre ? Se donner du temps, déployer plusieurs recherches en parallèle, construire un budget adéquat à ses ambitions. Car pour prospecter, il faut de l’argent. Le budget de reprise d’une PME tourne autour de 20 000 €, en tenant compte des frais de recherche, des études de marché, du coût des conseils pour le montage du dossier de reprise, d’une formation… Les bourses d’opportunité sont accessibles sur le web : elles concernent surtout en volume les cessions de TPE : fonds de commerce, entreprises artisanales... Viennent après l'évaluation, la négociation avec le cédant, la recherche de financements.
Pas de place à l'approximation...
De sa genèse à sa finalisation, le processus d’une reprise d’entreprise est une succession d’étapes à cocher, d’obstacles à franchir, de pièges à éviter. Une démarche où le hasard n’a pas sa place. Elle ne saurait être que guidée par l’expertise d’une personne ressource d’expérience avérée. Ce mardi 24 janvier, la CCI Moselle Métropole Metz aborde lors d’un atelier cette phase première de recherche, les points clés du diagnostic de l’entreprise à répondre et les modalités juridiques de reprise. Des éléments essentiels pour construire les fondations d’un projet de reprise et en consolider la réalisation. Il faut savoir, qu’en France, selon les données connues du groupe BPCE L’Observatoire, plus de 185 000 entreprises sont susceptibles tous les ans d’être transmises, et que seules 51 000 sont cédées. Près de 900 000 salariés de PME et ETI ont un dirigeant âgé de plus de 65 ans. À la lecture de ce panorama, on mesure l’immense enjeu de la transmission d’entreprise. Car derrière le possible coup de cœur pour une reprise, c'est ici la transmission d'un savoir-faire et d'un savoir-être qui se joue. Et rien ne sera possible sans rationalité, ni rigueur.