Les Chinois passent par Haubourdin pour boire du vin français

Baptiste Bigo n’est pas installé à Haubourdin par hasard : son père et son oncle ont racheté Cuvelier & Fauvarque en 2002, pour transformer cette entreprise de renom, créée en 1787. «J’ai baigné dans cette entreprise, en y travaillant notamment l’été, mais j’ai toujours été frustré de voir que l’export y était peu développé. C’est probablement une question de génération. Et, surtout, mon père et mon oncle ne parlent pas anglais», raconte le diplômé de Sup de Co Montpellier. Rapidement lui vient l’idée de devenir un apporteur d’affaires pour Cuvelier & Fauvarque, via Wine Palette. Cet «intrapreneur» cible donc les professionnels du vin – importateurs, retailers… – avec près de 600 références. En s’appuyant sur la renommée de Cuvelier & Fauvarque, Baptiste Bigo bénéficie de toute la partie logistique et approvisionnement, et peut se concentrer sur la recherche de crus originaux ou de gros volumes. S’il a d’abord commencé par l’Europe (Angleterre, Pays-Bas, Irlande…) – où il s’est heurté à un marché à maturité et donc très concurrentiel –, Baptiste Bigo s’est rapidement tourné vers l’Asie qui représente aujourd’hui 60% de son chiffre d’affaires. «Le potentiel et l’avenir de mon entreprise sont là-bas», n’hésite-t-il pas à dire.

50 millions de
consommateurs réguliers

En 2012, la Chine importait 3,5 millions d’hectolitres de vin, contre 16 millions aujourd’hui. «Il y a un réel intérêt des Chinois pour le vin. Jusqu’alors plutôt réservée aux familles aisées, aujourd’hui cette boisson intéresse tout le monde. Les Français consomment 42 litres/par an et par personne et les Chinois, 1,5 litre. Je vous laisse imaginer le potentiel !» Sur 1,5 milliard d’habitants, on compte près de 50 millions de consommateurs réguliers. Synonyme de qualité, le vin français séduit surtout par son authenticité. Une tendance sur laquelle Baptiste Bigo compte bien surfer. En 2018, Wine Palette a exporté 20 000 bouteilles vers la Chine et 30 000 en Europe. La stratégie 2019 ? Miser sur le site Internet pour développer le potentiel commercial. Si le vin blanc ne représente pour l’instant que 10% des parts de marché, Baptiste Bigo ne ferme pas la porte à la croissance de ce marché, affichant un chiffre d’affaires de 230 000 € à fin janvier 2018 (contre 100 000 € pour 2017-2018). Le jeune entrepreneur espère atteindre le million d’euros d’ici deux à trois ans.

1. L’abus d’alcool est dangereux, à consommer avec modération.