Les chiffres clés des entreprises étrangères en France
Les firmes sous contrôle étranger, qui ont généré 17% de la valeur ajoutée produite en France en 2022, emploient plus de 2 millions de personnes. Elles sont particulièrement présentes en Ile-de-France et dans les zones frontalières du Nord-Est, principalement dans l’industrie, le commerce et les services aux entreprises.
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13% des effectifs travaillent pour des sociétés étrangères
En 2022, les 18 800 structures à capitaux étrangers implantées dans l’Hexagone correspondent à moins de 1% de l’ensemble des entreprises des secteurs marchands (non agricoles et non financiers). Mais, leur impact sur le marché du travail est significatif : elles emploient 2,3 millions de personnes, soit 13% des effectifs des secteurs concernés, selon une étude de l’Insee, parue fin 2024. En comparaison, 6 600 multinationales françaises contrôlent 53 400 filiales (hors services non marchands, filiales bancaires) à l’international qui emploient 7 millions de salariés.
Les emplois sous contrôle étranger se concentrent majoritairement dans les ETI et les grandes entreprises qui regroupent respectivement 44% et 41% des effectifs totaux de ces unités étrangères installées en France. Avec 504 300 emplois, les Etats-Unis se positionnent comme premier pourvoyeur étranger d’emplois en France, suivis par l’Allemagne (347 300) et la Suisse (267 800). Les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Belgique et le Luxembourg contribuent également de manière significative à l’emploi avec chacun plus de 100 000 travailleurs au total. A eux seuls, 15 pays totalisent 96% de l’emploi sous contrôle étranger et la moitié dépend de pays de l’Union européenne, selon l’Insee.
L’Ile-de-France attractive
Les Hauts-de-France et le Grand-Est se distinguent par une forte présence de multinationales étrangères. Dans sept zones d’emploi du Grand-Est et dans celles de Montbéliard, Marne-la-Vallée et Dunkerque, plus de 22,8% des emplois sont liées à ces organisations. Cette présence est particulièrement marquée dans les zones frontalières de l’Est où l’influence des multinationales allemandes est prédominante. En Ile-de-France, les multinationales étrangères sont à l’origine de 15% des emplois salariés, tandis que la région centralise 32% des emplois sous gestion étrangère, illustrant son attractivité auprès des investisseurs étrangers.
L’industrie englobe un tiers des postes
Un tiers des postes sous contrôle étranger en France (soit 762 000) sont regroupés dans l’industrie manufacturière. Dans certains secteurs comme la métallurgie, la fabrication de machines, l’industrie du papier-carton et l’automobile plus de la moitié des emplois dépendent de ces entreprises. En revanche, les secteurs de l’énergie et de l’eau sont peu représentés. La concentration des emplois industriels varie selon le pays d’origine de l’entreprise. Par exemple, les structures japonaises italiennes et allemandes concentrent une part importante de leurs emplois en France dans l’industrie (40 %). Le commerce centralise 24%, de ces emplois, une proportion supérieure à celle des autres entreprises françaises (22 %). Les services administratifs et de soutien 20%, notamment en raison de la présence de trois principales agences d’intérim de France qui sont étrangères (Adecco, Manpower et Randstad). En revanche, le secteur de la construction n’attire que 2% des emplois, contre 7% pour les groupes français.
17% de la valeur ajoutée
En termes de valeur ajoutée, les entreprises sous contrôle étranger génèrent 209 milliards d’euros, soit 17% du total produit en France avec des contributions plus importantes dans l’industrie (26%), les services administratifs et de soutien (24%) ainsi que le commerce (21%).
41 milliards d’euros d’investissements
Les structures détenues par des intérêts étrangers investissent relativement moins dans l’Hexagone que les entreprises françaises. Leur investissement global est estimé à 41 milliards d’euros, soit 18% de leur valeur ajoutée hors taxes, vs 22% pour les multinationales françaises. Ce, en raison de leur faible présence dans le secteur de la production et de la distribution de gaz et d’électricité qui requiert davantage de capitaux, explique l’Insee.
A noter que, 60% des investissements étrangers réalisés en France proviennent d’entreprises sous contrôle de pays de l’Union européenne. A elles seules, les allemandes représentent 20% du total de ces investissements.
Les entreprises à capitaux étrangers implantées dans l’Hexagone ont réalisé, en 2022, 21,5% du chiffre d'affaires total en France, soit 1 030 milliards d’euros (dont 432 Mds dans l’industrie et 399 dans le commerce).
AÏcha BAGHDAD et B.L