Les cessions de fonds de commerce résistent

Les reprises de fonds de commerce se sont globalement stabilisées au cours des six premiers mois, selon les derniers chiffres publiés. Les ETI confirment leur intérêt pour ces opérations.

Le commerce et l'hôtellerie-restauration concentrent plus de la moitié des cessions de fonds de commerce.
Le commerce et l'hôtellerie-restauration concentrent plus de la moitié des cessions de fonds de commerce.
Le commerce et l'hôtellerie-restauration concentrent plus de la moitié des cessions de fonds de commerce.

Le commerce et l'hôtellerie-restauration concentrent plus de la moitié des cessions de fonds de commerce.

Ce sera finalement moins «compliqué» qu’annoncé en mars dernier, lors de la présentation du bilan de l’année 2013 et des perspectives pour 2014. Sur les six premiers mois de cette année, 22 640 fonds de commerce ont été cédés en France, pour un total de quelque 5 milliards d’euros, selon le dernier baromètre du BODACC, Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales, et du cabinet d’études Altares, publié, le 25 septembre. Après 2012, année plutôt dynamique, et 2013 qui marquait le pas, avec une baisse des transactions de 8,5 %, le nombre d’opérations se stabilise (- 1 %) et «la valeur des fonds de commerce est, elle aussi, préservée», souligne le baromètre. Ce premier semestre, le prix moyen d’acquisition des fonds se maintient à hauteur de 191 000 euros (- 0,4 %). Une stabilisation, alors qu’en «2013, beaucoup de valeurs étaient en déclin». En 2012, le prix moyen atteignait presque 200 000 euros.

La restauration en tête

Le commerce et l’hôtellerie-restauration concentrent plus de la moitié des cessions. La restauration reste le premier acteur du marché de la reprise de fonds de commerce mais les transactions affichent un recul sensible : 4 400, contre 5 100, l’an dernier, et 5 500 les années précédentes, en particulier dans la restauration traditionnelle (- 16 %). Si la construction enregistre une baisse de 12 % des reprises, le prix moyen augmente de près 4 %, à 137 000 euros. Bonne tenue, en revanche, des services aux entreprises qui comptabilisent davantage de transactions (+ 4,5 %) et un prix de cession plus élevé (+ 7,2 %), tiré notamment par les activités de conseils de gestion. En dépit d’une baisse de 11 % sur un an, les pharmacies continuent de représenter l’un des fonds de commerce les plus coûteux, encore au-dessus du million d’euros. Et les activités d’assurances demeurent toujours bien au-dessus de la moyenne, avec des valeurs avoisinant 386 820 euros.

Qui sont les repreneurs ?

Les repreneurs sont pour l’essentiel, des micro-entreprises, sans salarié (56%), selon l’étude. Si les TPE (très petites entreprises) de moins de dix salariés représentent encore plus du quart des transactions, leur nombre recule de 11,5 %. Fragilisées par la crise, elles «manquent à la fois d’activité et de financement pour se positionner sur la reprise de fonds de commerce», analyse l’étude. Le nombre de rachats de fonds par les PME augmente de 15 %. Et la tendance amorcée l’an dernier se confirme : les grandes entreprises et ETI, entreprises de taille intermédiaire, restent actives sur le marché. Elles «ont signé 2,5 fois plus de reprises que début 2013», accélérant le renchérissement des fonds (+ 26 %). La reprise d’une activité existante reste pour elles un moyen opérationnel de développement, de croissance. Les ETI acquièrent des fonds de commerce plus coûteux que la moyenne nationale. Elles investissent environ 503 900 euros. Autre spécificité des repreneurs, deux sur trois ont moins de cinq ans d’existence. Pour autant le nombre de jeunes candidats au rachat de fonds s’affiche en retrait : un millier de moins par rapport à 2013 (15 300). À l’inverse, la part des sociétés matures, installées depuis plus de dix ans, progresse de 18 % sur les six premiers mois de 2014. Sur le plan de la répartition géographique des cessions de fonds de commerce, l’Île-de-France, conserve la tête du classement avec plus de 20 % des transactions, qui se concluent en moyenne à un prix bien supérieur à la moyenne : 272 000 euros. Le Nord-Ouest conserve son attractivité avec des prix de cession supérieurs à 200 000 euros, comme en Haute-Normandie ou Picardie. Le Nord-Pas-de-Calais se distingue par une baisse des opérations, à la fois en volume (- 9,5 %) et en valeur (- 16,2 %, à 171 600 euros, en moyenne).