Basé à Guemps, près de Calais

Les Bornes du Littoral en poisson-pilote de la recharge électrique

Après l’inauguration, il y a deux mois, de la première recharge électrique par Engie au Beau-Marais, voici que naît, sur la Cote d’Opale, le premier opérateur de location (et de vente) de modules de recharge électrique : Les Bornes du Littoral (LBL).

Olivier Malfois (à droite) et Matthieu Hivin, les deux dirigeants de LBL. © Aletheia Press/M.Railane
Olivier Malfois (à droite) et Matthieu Hivin, les deux dirigeants de LBL. © Aletheia Press/M.Railane

Ca s’accélère. Pour les deux promoteurs de la SAS Les Bornes du Littoral créée en septembre dernier, le lancement commence plus tôt que prévu. «L’idée c’était d’être prêts pour janvier prochain, mais tout est réuni alors, on y va» racontent Olivier Malfois et Matthieu Hivin. Le premier dirige déjà une entreprise (NF Bureautique à Calais) ; le second s’affaire à la direction de deux sociétés spécialisées dans l’énergie (H2ET et H2Solaire) à Guemps. 

C'est là que se trouve le siège de la nouvelle société qu’ils créent ensemble : 50% chacun, et cogérance au programme. «On avait quelques clients qui nous disaient qu’on pouvait louer du matériel électrique comme des photocopieuses mais pas les bornes pour recharger» se souvient Matthieu Hivin. «J’amène l’administratif et le marketing pendant que Matthieu amène la technique» ajoute Olivier Malfois. Les deux hommes travaillaient déjà ensemble, tantôt client, tantôt fournisseur. Une année de réflexion plus tard et le projet est né.

Des bornes à louer ou à vendre

Le périmètre est le suivant : louer des bornes aux TPE, PME, collectivités, bailleurs sociaux à logements collectifs conséquents. LBL acquiert les bornes (en lease-back) puis les loue et les installe auprès de ses clients. «On s’occupe de tout» rassure Olivier Malfois ; «devis, aide publique, pose, maintenance». L’engagement minimal est de 24 mois et c’est le client final qui choisit son fournisseur d’énergie pour recharger la borne. Le matériel viendra des électriciens comme Schneider, Wallbox ou encore le français Legrand. Avec un prix d’appel de 2 euros par jour, les multi-entrepreneurs espèrent déclencher le mouvement d’abonnement à leurs forfaits. Ceux-ci dépendront de la capacité des machines à recharger plus ou moins vite les appareils. 

Loueurs, les promoteurs de LBL espèrent aussi vendre des bornes aux particuliers. Si la cible de leur business réside essentiellement dans les véhicules électriques, le périmètre du marché sur la Cote d’Opale n’est pas bien défini : on manque de chiffre, hors ceux régionaux, qui montrent un démarrage en douceur dans l’équipement en voiture électrique des particuliers dans les Hauts-de-France.

Un modèle qui démarre avec des aides publiques

Si la région a commencé à produire ses premiers véhicules électriques en 2011 (le Kangoo ZE de Renault à Douai), on en compte moins de 250 000 en France en 2021. Mais en novembre, 1 voiture sur 4 vendue était électrique… Dans les Hauts-de-France, on en comptait 17 400 l’an dernier contre une centaine en 2011 (38 000 avec les voitures hybrides). Coté bornes, le marché semble décoller : il y avait 4 321 bornes en région en 2021 selon Enedis qui soulignait un quadruplement depuis 2019. 

Le marché des deux associés repose aussi (et surtout) sur les aides apportées par les pouvoir publics : Ma Prime Rénov et Advenir. Ce dernier dispositif est doté d’un budget de 320 millions d’euros fléchés sur l’installation de 120 000 bornes d’ici 2025. Le marché sera t-il rentable après les opportunités que constituent le soutien de l’Etat ?